à Villeurbanne (Photo : Jean-Philippe Ksiazek) |
[16/02/2015 18:22:00] Lyon (AFP) La coopérative des “Atelières”, composée notamment d’ex-ouvrières de Lejaby, s’est déclarée en cessation de paiement, a annoncé lundi sa présidente, Muriel Pernin, confirmant une information du Figaro.
“C’est la fin +des Atelières+ dans leur configuration initiale avec moi-même en tant que présidente”, a déclaré lundi après-midi lors d’un point presse Mme Pernin.
“Si un repreneur arrivait, il aurait son propre projet qui se ferait sans moi”, a ajouté la cofondatrice “des Atelières” dont la cessation de paiement a été déclarée le 5 février dernier.
Le tribunal de commerce de Lyon examinera mardi matin le sort de l’entreprise, qui est installée depuis 2012 à Villeurbanne (Rhône) et qui sera “selon toute vraisemblance” placée en liquidation judiciaire.
“Nos clients en façonnage ont connu la crise russe (du rouble, ndlr). Du coup, nous avons eu des impayés importants puis de grosses baisses de commandes”, a d’abord avancé Mme Pernin pour expliquer les difficultés de l’entreprise.
L’arrivée tardive de la première collection de l’entreprise pour la période de Noël, “qui aurait dû permettre de s’affranchir de la sous-traitance”, ainsi que les attentats parisiens de janvier -“peu propices à la consommation”- ont également contribué à cet échec, a-t-elle ajouté.
En outre, le client principal des Atelières, la Maison Lejaby, a fait fabriquer en 2014 6.500 pièces contre 14.000 commandées.
Ainsi, “Les Atelières” ont réalisé en 2014 un chiffre d’affaires de 230.000 euros. Ses pertes sont estimées à quelque 800.000 euros, selon Mme Pernin.
Société coopérative d’intérêt collectif (SCIC), “les Atelières” a été créée en octobre 2012 et emploie environ une trentaine de salariés. Après avoir déjà frôlé la liquidation, l’entreprise qui confectionne de la lingerie haut de gamme, 100% fabrication française, avait récolté 657.150 euros lors d’une souscription “citoyenne” en mars 2014.
Cette levée de fonds propres avait été saluée par Arnaud Montebourg et Benoît Hamon, alors ministres du Redressement productif et de l’Economie sociale, qui avaient fait de la coopérative l’un des symboles du “made in France”. A cette somme, s’était alors ajoutée une ligne de prêts bancaires de 350.000 euros garantis à 70% par la Banque publique d’investissement (BPI).
Un premier appel aux dons avait permis de rassembler 250.000 euros en 2012 à la création de la société.