Casino, affecté par la guerre des prix et les changes, affiche sa confiance pour 2015

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Casino affiche sa confiance pour 2015 (Photo : Eric Piermont)

[17/02/2015 14:34:29] Paris (AFP) Casino, dont les résultats 2014 ont pati de l’effet de changes et surtout de la guerre des prix en France, s’affiche malgré tout confiant pour 2015, estimant qu’il y récoltera pleinement les fruits de sa stratégie et misant sur l’expansion pour se développer davantage.

Sur 2014, le distributeur français a réalisé un bénéfice net normalisé de 556 millions d’euros, en baisse de 10,1% en publié. Ce chiffre est néanmoins supérieur aux prévisions des analystes qui tablaient sur 483 millions d’euros.

L’effet de changes, principalement la dépréciation du real brésilien par rapport à l’euro, a eu un impact négatif d’environ -5% sur le chiffre d’affaires, et a affecté le résultat opérationnel courant (ROC) à hauteur de 162 millions d’euros, a précisé le groupe.

“Ces effets de changes devraient avoir un impact neutre en 2015”, a estimé le PDG de Casino, Jean-Charles Naouri, lors d’un point presse.

Les ventes ressortent à 48,49 milliards d’euros, en recul de 0,3% en données publiées, mais progressent de 4,7% en organique (hors changes et hors essence).

Le résultat opérationnel courant (ROC) est de 2,23 milliards d’euros contre 2,28 milliards en 2013, quasi-conforme aux prévisions, qui le situaient à 2,24 milliards d’euros. Le groupe et les analystes avaient néanmoins dû revoir à la baisse leurs anticipations, qui s’affichaient encore lors du troisième trimestre à 2,34 milliards d’euros.

Ce maintien relatif de la rentabilité provient en grande partie de l’international, avec notamment une amélioration notable des performances en Amérique latine (+11,9% en organique sur l’alimentaire, +35,7% sur le non-alimentaire), et ce malgré le ralentissement observé dans le marché-phare du Brésil.

La France a en revanche subit une baisse marquée de son ROC, qui chute de -28,1% à 396 millions d’euros, et un recul de ses performances commerciales (-2,1% de croissance organique), en raison de la politique de baisse des prix agressive entamée par le groupe depuis deux ans. D’abord concentrée sur les hypermarchés Géant, celle-ci s’est intensifiée en 2014 sur les formats discount. Leader Price a ainsi vu ses prix baisser de 6% sur l’année, soit un investissement d’environ 125 millions d’euros.

“Cette démarche de réajustement tarifaire est désormais achevée”, a déclaré M. Naouri, jugeant le positionnement tarifaire des enseignes de groupe “parfaitement adapté à la concurrence en France”.

“Ces baisses de prix et leurs effets (négatifs, ndlr) à court terme sur le ROC sont parfaitement assumés”, a-t-il ajouté, estimant que leurs effets positifs se feront pleinement sentir en 2015, notamment sur le deuxième semestre.

“Nous sommes déjà revenus à des trafics et des volumes positifs sur les hypers” et à un “redressement marqué” chez Leader Price depuis le quatrième trimestre 2014, à détaillé M. Naouri.

Casino se déclare donc “confiant sur ses perspectives de développement” en 2015, et se fixe notamment comme objectif la progression organique de son ROC, avec une poursuite de la croissance à l’international et le redressement de sa rentabilité en France.

Ces perspectives ont rassuré les marchés, le titre Casino grimpant de 0,89% à 14H40 à la Bourse de Paris, dans un marché stable.

Casino souligne que son chiffre d’affaires a progressé de 67% sur les cinq dernières années, en s’appuyant notamment sur le développement des pays porteurs et la diversité de ses formats de magasins.

Pour asseoir ses ambitions futures, le distributeur annonce, outre l’effet positif attendu des baisses de prix dans l’Hexagone, vouloir poursuivre son expansion. D’abord en France, avec un développement de son parc dans les formats de proximité, mais également à l’international. M. Naouri a notamment indiqué “vouloir regarder les opportunités” qui pourraient s’offrir au Brésil du fait du ralentissement que connait actuellement le pays.

Casino compte également intensifier son programme de rénovation de magasins et lancer courant mars un nouveau concept pour Franprix en France, tout en faisant preuve de “parcimonie dans ses investissements” pour continuer à limiter ses coûts.

Le groupe continuera également à se développer sur le e-commerce, via sa filiale Cnova, introduite en Bourse à l’automne, et le lancement du site CDiscount dans de nouveaux pays.

Les plans d’optimisation des coûts et des achats — le groupe a annoncé en octobre un rapprochement avec Intermarché pour négocier avec ses fournisseurs en France — seront aussi poursuivis.