Il y a deux générations, BOURGUIBA libérait la Tunisie du joug colonial, et pendant que la guerre faisait rage à nos frontières, il réussit à faire voter le CSP; ensuite, il créa la République que l’on appelle aujourd’hui “la première République“. Puis, il fit de son mieux pour transformer «une poussière d’individus» en un peuple ayant un minimum social et intellectuel. Mais hélas, il sombra dans les affres du pouvoir personnel qui le détruisit et il finit malheureusement ses jours dans une cage dorée.
Aujourd’hui, ses héritiers ont pris la relève dans des conditions difficiles, et ce après quatre années où le pays coulait par une volonté politique vengeresse et destructrice. Maintenant, une fois le tir rectifié grâce a la volonté de ses enfants et surtout de celles que Bourguiba avait affranchis d’un joug ancestral, on se retrouve dans des conditions quasi similaires avec une guerre civile sans pitié à nos frontières.
Est-ce le destin de ce pays que de subir les événements de l’extérieur? Cela a été Rome, ce fut les envahisseurs arabes, par la suite de la France, et maintenant un pays complètement déstabilisé qui brûle à nos portes.
Ajoutez à tout ça une ambiance surchauffée dans ce monde arabe incertain, et on se demande où l’on va et quelle ligne adopter: fermer les frontières relève du mythe puisqu’elles sont naturellement une passoire, s’engager avec les uns ou les autres… Mais encore faut-il savoir qui, ne rien dire et continuer à recevoir des réfugiés des deux camps qui viennent souvent soigner leurs blessures réciproques dans nos cliniques. J’avoue que la situation est complexe et incertaine d’autant plus que l’avenir de notre voisin est hypothéqué aussi bien par un pétrole qui flambe que par un voisin belliqueux qui s’est équipé de rafales français pour mieux l’attaquer!
La guerre par procuration, on commence à connaître, et si en Occident rien ne vaut pas une vie, pour les Occidentaux une vie ne vaut rien en Orient. Du coup, vous vous retrouvez avec des jihadistes, des daechistes, des tas de istes de tout bord qui, comme disait un homme politique, «ces gens-là sont incontrôlables, ils ont senti l’odeur du sang».
Je suis totalement impuissante et presque résignée à attendre les coups du sort, mais j’ose espérer que la menace de BHL -cette arme de destruction massive-, qui prétend que la Tunisie s’est tiré une balle dans le pied, ne sera pas mise à exécution, et que ce pays lève encore la tête malgré ces oiseaux de mauvaise augure qui bouffent à tous les râteliers: donc de l’union toujours de l’union et encore plus d’unions!