Grande-Bretagne : l’embellie se confirme à l’approche des élections

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à 0,3% (Photo : Ben Stansall)

[18/02/2015 14:17:35] Londres (AFP) L’embellie économique se confirme au Royaume-Uni, avec la baisse du chômage qui se poursuit et la remontée du pouvoir d’achat après des années de vaches maigres, une bonne nouvelle pour le gouvernement Cameron à moins de trois mois d’élections au résultat incertain.

Le chômage a poursuivi sa décrue pour atteindre 5,7% sur les trois mois achevés fin décembre, a annoncé mercredi l’Office des statistiques nationales (ONS). Dans l’Union européenne, seules l’Autriche et l’Allemagne font mieux.

Le chômage se situe désormais au plus bas depuis août 2008, juste avant la chute de Lehman Brothers, et le nombre de personnes sans emploi au Royaume-Uni a presque baissé d’un demi-million sur un an.

La paie des Britanniques (bonus inclus) a pour sa part progressé de 2,1% en décembre sur un an, bien plus vite que l’inflation, une bonne nouvelle pour le pouvoir d’achat des ménages.

Les revenus réels -c’est à dire corrigés des effets de l’inflation- sont ainsi repartis à la hausse depuis quelques mois, après des années difficiles en raison de la crise économique mais aussi de la politique d’austérité budgétaire mise en place par le gouvernement du Premier ministre conservateur David Cameron.

Le pouvoir d’achat profite actuellement de la très faible hausse des prix, liée à la chute des cours du pétrole mais aussi à la guerre des prix à laquelle se livrent les supermarchés britanniques.

L’ONS a annoncé mardi que l’inflation avait de nouveau ralenti au mois de janvier pour atteindre un plus bas historique à 0,3%. Le gouverneur de la Banque d’Angleterre (BoE) Mark Carney table même sur une possible baisse des prix au printemps.

“C’est dans l’ensemble une bonne nouvelle pour l’économie”, juge Scott Corfe, économiste du centre de recherche CEBR.

“A la différence de la zone euro où il existe un risque de spirale négative de chute des prix et d’affaiblissement de la performance économique, l’épisode déflationniste britannique devrait être rapide et vertueux, le déclin des prix des produits de première nécessité augmentant le pouvoir d’achat des ménages”, a-t-il ajouté.

– Montée des emplois précaires –

Malgré la faiblesse de ses partenaires commerciaux de la zone euro, le Royaume-Uni connaît dans l’ensemble une croissance bien meilleure que ses voisins, avec 2,6% de progression du produit intérieur brut en 2014 et 0,5% au seul quatrième trimestre.

A l’approche des élections législatives du 7 mai, pour lesquelles conservateurs et travaillistes sont au coude-à-coude, cette conjoncture économique favorable est largement mise en avant par le gouvernement de coalition conservateurs/libéraux-démocrates.

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à 0,3% (Photo : Justin Tallis)

“Le taux d’emploi en hausse et la faible inflation représentent un moment clef dans notre reprise. Ne mettons pas cela en danger avec Ed Miliband et les travaillistes”, a aussitôt twitté David Cameron, s’attaquant ainsi directement au chef de l’opposition.

Ces indicateurs économiques représentent “potentiellement de bonnes nouvelles pour le gouvernement alors que conservateurs et libéraux-démocrates vont tous deux espérer que la progression des revenus réels va rendre les gens plus satisfaits de leur vie et plus enclins à voter pour eux”, a commenté Howard Archer, économiste du cabinet IHS Global Insight.

Syndicats et travaillistes soulignent cependant la montée des emplois précaires et mal payés dans le pays, ainsi que la baisse du pouvoir d’achat ces dernières années, seulement très partiellement compensée par la remontée actuelle.

“A ce rythme, cela prendrait au moins jusqu’à la fin de la prochaine législature pour que les salaires rattrapent le terrain perdu”, estime ainsi Frances O’Grady, la secrétaire général de la confédération syndicale TUC.

“Des millions de familles travaillent mais ont du mal à joindre les deux bouts à cause des bas salaires”, ont aussi rétorqué les travaillistes mercredi.