édération paysanne déguisé en vache manifeste contre le projet de ferme des 1.000 vaches, à Abbeville le 28 octobre 2014 (Photo : Philippe Huguen) |
[20/02/2015 07:25:51] Paris (AFP) A travers la France, 29 projets de “fermes usines” sont à l’étude, ou déjà à l’oeuvre, à l’instar de la controversée “ferme des 1.000 vaches” en Picardie, selon la Confédération paysanne, syndicat agricole minoritaire, qui en publie vendredi une carte.
Deux mille deux cents animaux sur une exploitation laitière à Monts (Indre-et-Loire), 23.000 porcelets à Trébrivan (Côtes d’Armor)et à Poirou (Vendée), 250.000 poules dans la Somme… Le syndicat fondé par José Bové a recensé pendant un an des projets qu’il considère comme de l'”agriculture industrielle”.
Ces exploitations sont situées en majorité dans le Grand Ouest et au nord de Paris.
“Nous nous sommes aperçus qu’il y avait aussi des fermes usines végétales”, comme ce projet de serres de tomates hors-sol sur 40 hectares en Charente-Maritime, alors que “2-3 hectares c’est déjà beaucoup en maraîchage”, a expliqué à l’AFP Laurent Pinatel, porte-parole de la Confédération.
“Ce qu’on nous vend depuis les années 60, c’est qu’il faut se concentrer pour résister. Ce n’est pas la solution: on sauve la production, mais pas les producteurs”, estime-t-il.
Ainsi, un centre d’engraissement de mille taurillons prévu dans le Limousin “risque de détruire de la main d’oeuvre”, en empêchant d’autres petites fermes de pratiquer cette activité, alors que “le marché n’est pas infini”, analyse-t-il.
M. Pinatel dénonce “l’ultra-spécialisation” de ce type d’agriculture et les conséquences en termes de transport routier “alors que l’on est en pleine année sur le climat”.
La Confédération paysanne défend une “agriculture diversifiée”, entre les productions animales, céréalières et maraîchère, “basée sur l’agronomie”.
En termes de qualité, les productions des fermes usines “n’auront aucun souci sur les normes sanitaires, mais ce seront des produits standard, sans goût”, regrette-t-il.
Selon lui, nombre de fermes géantes, bien que portées par des agriculteurs, font appel à des investisseurs extérieurs.
Sont cités entre autres Sofiprotéol (rebaptisé récemment Avril), le poids lourd des huiles et protéines végétales qui détient les marques Lesieur et Puget, SVA Jean Rozé (filiale d’Intermarché), ou le groupe de gestion de l’eau, des déchets et de l’énergie Veolia.