La Bourse de Paris va naviguer entre Grèce, résultats d’entreprises et macroéconomie

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ex-Bourse de Paris, en 2013 (Photo : Thomas Coex)

[21/02/2015 15:14:11] Paris (AFP) La Bourse de Paris va continuer à vivre au rythme de la macroéconomie et des résultats d’entreprises la semaine prochaine, cherchant à conserver ses gains dans l’attente d’une résolution de la crise grecque.

Soutenu par l’action annoncée de la Banque centrale européenne (BCE) fin janvier, “le marché est haussier, alimenté par des flux qui viennent principalement de l’international”, explique Yves Maillot, directeur des actions européennes de Natixis Asset Management.

Sur la semaine écoulée, la cote parisienne a engrangé 1,50% pour terminer vendredi à 4.830,90 points, évoluant quasiment au plus haut depuis juin 2008. Depuis le début de l’année, le CAC 40 a pris 13,06%.

L’indice parisien “a surmonté ses craintes avec succès”, résument quant à eux les stratégistes de Société Générale CIB, qui estiment qu’il n’est jamais trop tard “pour prendre le train”.

La cote parisienne continue d’être soutenue par la promesse de l’arrivée massive de liquidités sur les marchés, à travers un vaste programme de rachats d’actifs de la BCE qui s’étend aux dettes souveraines et dont une partie pourrait se reporter sur le marché des actions.

Ainsi, les investisseurs restent relativement imperméables aux soubresauts du dossier grec. “Dans un marché de hausse, il n’y a pas de mauvaise nouvelles”, souligne M. Maillot.

Après deux échecs, Athènes et la zone euro, emmenée par l’Allemagne, sont entrées vendredi dans un nouveau face-à-face pour tenter d’arracher un compromis sur le prolongement du financement pour la Grèce, sous peine de rouvrir une nouvelle période d’incertitude pour l’Europe.

Troisième réunion des ministres des Finances de la zone euro en moins de dix jours, elle doit se conclure sur un accord sur le prolongement du programme d’aide grec, qui expire le 28 février, sans quoi la Grèce risque de se retrouver rapidement à court d’argent, et poussée vers la sortie.

“Nous estimons toujours qu’une solution est possible”, affirment dans une note les stratégistes du Crédit Mutuel-CIC.

Pour l’heure, “l’inquiétude qui pourrait en résulter ne pèse pas vraiment”, estime de son côté Jean-Louis Mourier, un économiste du courtier Aurel BGC. “On a eu aussi récemment la confirmation d’une activité un peu plus prometteuse en zone euro”, poursuit-il.

Dans ce contexte, les investisseurs suivront de près la deuxième estimation de l’inflation en janvier dans la zone euro ainsi que l’inflation provisoire en Allemagne en février notamment, à l’agenda la semaine prochaine.

“Une cascade de statistiques” est en outre attendue outre-Atlantique, rappelle M. Maillot, dont une deuxième estimation du PIB pour le quatrième trimestre, la vente de logements anciens ou encore la confiance des consommateurs.

Une audition de la Présidente de la Fed Janet Yellen devant la commission bancaire du Sénat américain mardi est aussi au programme.

Le marché s’intéressera également à la poursuite des résultats d’entreprises, avec jusqu’à présent “une bonne interprétation des chiffres globalement”, selon M. Maillot qui constate par ailleurs un début de rattrapage des valeurs cycliques.

Parmi les publications attendues la semaine prochaine figurent notamment Bouygues, Saint-Gobain ou encore Vivendi.

Cependant, note M. Mourier, “la hausse du marché a été très rapide depuis le début de l’année” et il ne faudrait pas que des déceptions sur les perspectives d’activités en 2015 viennent gâcher la fête.

Pour Renaud Murail, gérant chez Barclays Bourse, “le marché est partagé entre l’idée que les indices ont besoin de souffler après une forte hausse depuis mi-janvier, d’autant que la situation n’est pas stabilisée en Grèce”, et le sentiment que la cote pourrait bien “continuer à progresser jusqu’à 5.000 points” en profitant du relais de la microéconomie.

Euronext (CAC 40)