à D): Manuel Valls, le président du Parlement européen Martin Schulz, le vice-président de la Commission Frans Timmermans, le chef des socialistes espagnols Pedro Sanchez et le premier ministre suédois Stefan Löfven, le 21 février 2015 à Madrid (Photo : Gérard Julien) |
[21/02/2015 16:51:31] Madrid (AFP) Les partis de gauche classique européenne ont cherché samedi à regagner du terrain face à la gauche radicale et l’extrême droite, dénonçant “l’austérité suicidaire”, mais non sans défendre le respect des engagements financiers, y compris par la Grèce.
Les dirigeants socialistes et socio-démocrates ont aussi tenu à afficher leur “unité face à la terreur” et insistant sur la nécessaire défense des valeurs démocratiques et de renforcement “de la coopération policière, judiciaire et en matière de sécurité”, tout en luttant contre l’antisémitisme, la xénophobie, l’islamophobie.
Ces dirigeants, une quarantaine dont le Premier ministre français Manuel Valls et le suédois Stefan Lofven, le président du Parlement européen Martin Schulz, ou encore Frans Timmermans, vice-président de la Commission européenne, ont surtout admis que “l’austérité n’a pas marché”, dans une résolution sur les politiques de croissance et d’emploi, même s’ils ont défendu le principe de “responsabilité”.
éens, Sergei Stanichev, le 21 février 2015 à Madrid (Photo : Gérard Julien) |
“Il faut gérer sérieusement nos finances publiques, nous ne pouvons pas nous permettre d’avoir des déficits publics et il faut les réduire parce que nous sommes responsables par rapport aux générations à venir”, a déclaré Manuel Valls à la presse, en marge de cette rencontre.
Cependant, “on ne peut avoir de réduction de la dette publique sans croissance et emploi”, a expliqué de son côté Martin Schulz, président du Parlement européen.
“L’austérité pour l’austérité, des politiques punitives pour les peuples, conduisent à la montée des populismes et notamment à affaiblir les possibilités de retrouver de la croissance et de la compétitivité pour nos pays”, a ainsi nuancé M. Valls.
Une posture partagée par la plupart des intervenants venus s’accorder sur une doctrine économique, alors que la gauche classique européenne fait face à la montée de l’extrême droite et celle d’options de gauche antilibérales comme les mouvements Syriza en Grèce et Podemos en Espagne.
Ce qui différencie les socialistes de ces partis, c’est la “responsabilité”, a déclaré Iratxe Garcia, chef de la délégation socialiste espagnole au Parlement européen. “Il y a des objectifs à tenir”, selon elle. “Pour pouvoir investir, il faut pouvoir faire face aux paiements”.
La Grèce a ainsi été très présente dans les débats et Manuel Valls a salué, à l’instar du président français François Hollande, le “bon compromis” atteint entre Athènes et l’Eurogroupe. “On donne du temps à la Grèce pour mettre en oeuvre ses engagements”, a-t-il dit en insistant sur le fait qu’ils devaient être “respectés”.
Les représentants de la Grèce, issus du parti Syriza “ont désormais accepté qu’ils négocient au nom d’un gouvernement et non comme leaders de partis”, s’est félicité Martin Shulz. “On ne peut pas promettre aux électeurs votez pour moi et demain tout changera, a-t-il ajouté en évoquant le parti antilibéral espagnol Podemos, qui caracole en tête des sondages, à moins d’un an des législatives, prévues vers la fin de l’année. “C’est un rêve et ce n’est pas réaliste”, a-t-il ajouté en se référant cette fois à Syriza.
Les intervenants ont adopté en fin de séance une résolution dans laquelle ils s’engagent à promouvoir la compétitivité de l’Europe par le biais d’un programme ambitieux d’investissement, la défense de l’emploi qualifié et la lutte pour le travail des plus jeunes, non sans flexibilité.
Ils se sont dits favorables à un impôt sur les transactions financières.
L’ancien chef du gouvernement espagnol, le socialiste Felipe Gonzalez, a ouvert la réunion en appelant à arrêter “l’austéricide” ou “l’austérité suicide”.
L’Union européenne est à “chaque fois moins unie et est davantage atteinte par la maladie du nationalisme”, a-t-il déploré.
La réunion s’est terminée vers 15h30 (14h30 GMT) par un hommage de plusieurs dirigeants, dont Manuel Valls et le chef du Parti socialiste espagnol Pedro Sanchez, aux victimes des plus sanglants attentats islamistes ayant frappé l’Europe, le 11 mars 2004 dans des trains de banlieue se rendant à la gare d’Atocha (191 morts) face à un monument érigé non loin de la gare, dans le parc du Retiro.