La course à la présidence de la Banque africaine de développement entre dans sa dernière ligne droite, à partir du moment où le Comité des gouverneurs des Etats membres de la banque, réuni le 11 février 2015 au siège de la banque, à Abidjan (Côte d’Ivoire), a agréé la liste définitive des huit candidats parmi lesquels sera élu le successeur de l’actuel président de la BAD, le Rwandais Donald Kaberuka.
WMC a voulu en savoir plus sur les chances du candidat tunisien au poste de président de la BAD.
Contrairement à ce que pensent certains en Tunisie, ce poste de président de l’institution financière ne sera en aucune manière attribuée par complaisance. Il serait donc une grande illusion de croire que Jalloul Ayed part favori de cette élection parce que notre pays a abrité pendant plus de 12 ans la BAD.
En revanche, compte tenu de la transition politique réussie par la Tunisie, M. Ayed pourrait bénéficier de cette aura auprès de certains pays, notamment occidentaux, très attachés à la démocratie. Puisque notre pays constitue, sur la scène africaine et arabe, un exemple à suivre.
Selon une source au fait de la chose africaine, il y a un fait dans l’histoire des grandes institutions africaines qu’il est nécessaire de savoir. En effet, hormis l’élection de Mme Zuma à la tête de la Commission de l’Union africaine, il est pratiquement impossible de trouver trace d’un représentant d’un grand pays africain élu à la tête d’une institution du continent. D’ailleurs, cette élection de Mme Zuma avait fait couler beaucoup d’encre dans les médias africains.
De ce point de vue, la candidature d’un représentant du géant Nigeria n’est en aucun cas un handicap pour les 7 autres candidats, y compris M. Ayed. Du reste, on peut rappeler qu’il y a quelques années de cela, le candidat de Lagos avait été laminé dès le premier tour.
Alors, que doit faire la Tunisie pour donner plus de chances à Jalloul Ayed? La donne n’est pas simple, mais le coup est jouable.
Premièrement, les officiels tunisiens (chef de l’Etat, Premier ministre et ministres) et même les décideurs privés devraient soutenir la candidature de Jalloul Ayed, dans leurs différentes rencontres avec des officiels d’autres pays, notamment arabes. Il faut que le président tunisien joue le facteur “fédérateur“ autour de la candidature de Jalloul Ayed. A noter que l’Egypte compte 6% de droits de vote, au même titre d’ailleurs que le Nigeria.
Deuxièmement, depuis quelques années maintenant, la BAD s’est davantage investie dans le développement de ses actions ciblant le secteur privé. De ce fait et compte tenu de son parcours, parmi tous les candidats en lice, Jalloul Ayed demeure le candidat idéal. C’est un milieu qu’il connaît bien et qui le connaît bien. De Tunis à Londres, en passant par Rabat, Washington ou Paris, M. Jalloul possède un excellent carnet d’adresses dans les milieux d’affaires.
Jalloul Ayed a donc de grandes chances d’être le futur président de la Banque africaine de développement. Mais, la diplomatie tunisienne doit être active voire percutante. Si on veut que notre candidat gagne.
Maintenant on estime que si surprise il y aura, elle pourrait provenir du candidat du Cap Vert, Christina Duarte, ou encore de celui de l’Ethiopie (Sufian Ahmed). Autrement dit des candidats des petits pays.