La production de phosphate a augmenté, en février 2015, pour s’élever à 10.000 tonnes par jour, mais sans parvenir à atteindre le rythme de production réalisé en 2010 (20.000 tonnes par jour), a déclaré Abderrazak Ouanassi, directeur général commercial de la Compagnie de Phosphate de Gafsa (CPG) et du Groupe chimique tunisien (GCT).
D’après lui, la CPG projette de produire 6,5 millions tonnes de phosphate en 2015, dont 5 millions tonnes seront orientée vers la transformation et 1 million tonnes pour satisfaire les besoins de la société tuniso-indienne des engrais (TIFERT).
Le responsable estime que la Tunisie a presque perdu le marché d’exportation d’acide phosphorique vers l’Inde, puisque le GCT n’assure, aujourd’hui, que 10 à 15% de son engagement avec ce pays, soit une production estimée à 300 mille tonnes par an.
M. Ouannassi a précisé, à l’agence TAP, que l’amélioration de la production au niveau des mines de phosphate a permis d’accroître les réserves de phosphate brut au GCT pour atteindre 80 mille tonnes et partant de reprendre l’activité de transformation aux usines de Gabès.
“Le blocage de la production de phosphate brut aux bassins miniers de Gafsa, à fin 2014 et durant le mois de janvier 2015, avait paralysé les opérations de transformation dans les différentes unités de GCT, suite à l’épuisement du stock de phosphate brut”, a rappelé M. Ouannassi.
Selon lui, l’activité actuelle est orientée vers l’extraction des quantités “limitées” de Di-Amunium de Phosphate (DAP), afin de satisfaire la demande locale et aussi 30% des besoins de clients exclusifs du Groupe en Europe. La Tunisie vend son phosphate brut à plusieurs pays de l’Europe de l’Est, au Brésil et à la Nouvelle-Zélande.
“La qualité du phosphate tunisien et les relations traditionnelles établies avec quelques marchés étrangers pourront aider la Tunisie à regagner les premières places mondiales au niveau de production de phosphate, malgré la concurrence rude de la part de marchés émergents tels que l’Arabie Saoudite, la Jordanie et le Maroc”, estime le directeur général commercial de la CPG et du CGT.
Dans le même contexte, il a révélé que le lancement, en 2017, du projet d’Om Lakhchab (délégation de Metlaoui à Gafsa), dont la capacité de production annuelle serait de l’ordre de 2 millions de tonnes, permettra de renforcer les capacités de la compagnie aussi bien en terme de transformation que d’exportation vers les marchés extérieurs.
M. Ouanassi considère que les sit-in et les grèves constituent des entraves majeures à la reprise du rythme ordinaire de la production, au moment où le nombre d’employés dans les deux sociétés (CPG et GCT) s’est multiplié, ce qui a alourdi davantage les charges financières du Groupe. A noter que les deux sociétés emploient respectivement 7400 et 7500 personnes.
Le nombre des employés des deux sociétés et l’ensemble de leurs filiales (de l’environnement, de maintenance, de transport) s’élève à près de 30.000 personnes, ce qui représente une masse salariale estimée à 500 millions de dinars.