és appartenant au syndicat IG Metall, le 23 février 2015 à Ingolstadt (Photo : Andreas Gebert) |
[24/02/2015 07:14:43] Berlin (AFP) Le puissant syndicat allemand de la métallurgie IG Metall et le patronat se sont mis d’accord mardi matin pour augmenter de 3,4% les salaires du secteur dans le sud-est, un accord régional qui devrait sauf surprise valoir pour l’ensemble du pays.
Cet accord, décroché à l’issue d’une quatrième réunion de négociations depuis la mi-janvier dans l’Etat-région du Bade-Wurtemberg, est un “pas important pour l’organisation du monde du travail et la stabilisation de la conjoncture”, s’est réjoui IG Metall dans un communiqué.
Sur le plan économique, cette hausse de pouvoir d’achat pour les salariés “assure que le moteur conjoncturel pour l’heure le plus important, c’est-à-dire la consommation privée, continue à tourner”, a insisté le principal négociateur régional du syndicat, Roman Zitzelsberger.
La fédération patronale régionale, Südwestmetall, a de son côté qualifié de “douloureux” le compromis sur les salaires, valable du 1er avril prochain au 31 mars 2016 et qui concerne une importante part de l’industrie allemande (automobile, machines-outils, électronique, etc…). Il est accompagné d’une prime unique de 150 euros pour chaque salarié et constitue pour “de nombreuses entreprises” un surcoût “à la limite du point de rupture”, a déploré Südwestmetall.
Le représentant des employeurs a en revanche salué les deux autres “thèmes qualitatifs” prévus par l’accord, portant sur la cessation progressive d’activité pour les pré-retraités et sur le congé et le financement de la formation professionnelle, dans une Allemagne vieillissante où la question de l’âge était au menu des discussions.
– Les grèves, ‘préalable essentiel’ –
Le Bade-Wurtemberg prend ainsi le rôle de région-pilote dans un ballet de négociations bien rodé. Les pourparlers sont menés région par région et, traditionnellement, le premier accord trouvé dans une région est ensuite validé par les autres, aucune négociation n’étant menée directement au niveau national.
A l’origine, IG Metall réclamait une augmentation des salaires de 5,5% sur un an, ainsi qu’une meilleure prise en charge par les entreprises des formations de leurs salariés et de nouvelles règles pour les fins de carrière des employés, notamment les départs en pré-retraite.
Le syndicat patronal Gesamtmetall avait fait une contre-proposition à 2,2% d’augmentation salariale.
A l’issue d’une période de trêve initiale, IG Metall avait mobilisé depuis fin janvier des milliers de salariés dans des mouvements de grève ponctuels, dits “d’avertissement”, offrant une démonstration de puissance et menaçant ensuite de poursuivre avec des grèves dures et illimitées.
“Depuis le début des grèves d’avertissement, environ 850.000 employés ont fait grève”, avait déclaré Jörg Hofmann, l’un des responsables d’IG Metall, dans un communiqué diffusé lundi avant le démarrage des nouvelles réunions de négociations.
Rien que lundi matin, presque 100.000 salariés de 480 entreprises différentes avaient temporairement cessé le travail, dont presque 47.000 uniquement dans le Bade-Wurtemberg.
Après l’annonce de l’accord salarial, le premier président d’IG Metall, Detlef Wetzel, a remercié les grévistes dans un communiqué, estimant que cette tradition de l’action syndicale allemande “est et demeure le préalable essentiel à notre politique salariale éprouvée et couronnée de succès”.