Allemagne : des finances solides et une accélération de croissance en 2014

2b5aa2616b66fd04e3b988ac4a0f8a91492d12d8.jpg
ère allemande Angela Merkel (g) et le ministre allemand des Finances Wolfgang Schaeuble, le 28 novembre 2014 au Reichstag à Berlin (Photo : John Macdougall)

[24/02/2015 10:54:42] Francfort (AFP) L’Allemagne a enregistré en 2014 une nette embellie de ses finances publiques ainsi qu’une croissance robuste, selon des chiffres définitifs publiés mardi, ce qui était jugé de bon augure pour 2015 par les analystes.

L’an passé, les comptes publics allemands (Etat fédéral, Etats régionaux, communes et caisses de sécurité sociale) ont engrangé un excédent de 18 milliards d’euros, contre 100 millions en 2013, a annoncé l’Office fédéral des statistiques Destatis.

Cet excédent, de l’ordre de 0,6% du produit intérieur brut (PIB) du pays, a ainsi été revu à la hausse après une première estimation mi-janvier à 0,4%.

Au total, les recettes publiques ont atteint 1.294 milliards d’euros en 2014, pour quelque 1.276 milliards de dépenses.

“Pour la première fois depuis la Réunification, tous les comptes publics ont enregistré un excédent”, note Destatis.

Les comptes de l’Etat fédéral ont dégagé un excédent de 11,4 milliards d’euros l’an passé, contre un déficit de 4,5 milliards en 2013.

Les Etats régionaux ont engrangé quant à eux un surplus de 1,9 milliard, après un déficit de 2,8 milliards un an plus tôt. Les finances des communes et des caisses de sécurité sociales sont également ressorties excédentaires, de 1,3 milliard et 3,4 milliards respectivement.

Le gouvernement allemand a devancé ses objectifs d’assainissement des finances publiques, un projet cher au ministre des Finances Wolfgang Schäuble.

M. Schäuble avait initialement promis le “zéro pile” pour 2015, et veut que l’équilibre devienne la norme pour les comptes de l’Etat. Très populaire auprès de l’électorat allemand, l’orthodoxie budgétaire était une promesse de campagne des conservateurs de Mme Merkel et de son grand argentier aux législatives de 2013. Ils y voient un devoir envers les générations futures, dans un pays vieillissant.

Cette politique permet également à l’Allemagne de faire office de bon élève au regard des traités européens, qui fixent en principe à 3% du PIB la limite maximum de déficit public pour chaque pays.

La première économie européenne est cependant toujours endettée au-delà du plafond de 60% fixé par les règles de l’UE. Fin 2013, la dette, de 2.150 milliards d’euros, représentait 78% du PIB, un taux que M. Schäuble veut ramener à moins de 60% d’ici 2024.

La croissance du PIB allemand a, quant à elle, atteint comme prévu 0,7% au quatrième trimestre et 1,6% pour l’ensemble de l’année 2014, selon un chiffre définitif également publié mardi par l’Office de statistiques.

“Le pétrole bon marché et la politique beaucoup plus expansive de la Banque centrale européenne ont aidé à surmonter le facteur Poutine, qui avait interrompu la reprise en Allemagne” au milieu de l’été, estime Christian Schulz, économiste chez Berenberg.

“Dans la mesure où les fondamentaux sont bons et que les incertitudes semblent s’affaiblir, nous pensons que la reprise des investissements est susceptible d’accélérer en 2015”, anticipe Johannes Gareis, analyste chez Natixis.