JPMorgan va économiser 5 milliards de dollars

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ège de JPMorgan Chase à New York, photographié le 12 août 2014 (Photo : Andrew Burton)

[24/02/2015 15:12:04] New York (AFP) JPMorgan Chase envisage une baisse de coûts de près de 5 milliards de dollars d’ici 2017 et va réduire de plusieurs milliards les dépôts d’institutions financières.

L’établissement a en outre défendu mardi son modèle de banque universelle, de plus en plus critiqué, jusqu’à Wall Street, lors d’une journée de présentation aux investisseurs à New York.

La première banque américaine en termes d’actifs veut économiser 2 milliards de dollars dans la banque de détail en réduisant de 300 son réseau d’agences.

Elle table sur 2,8 milliards de dollars de réduction de la voilure dans la banque d’investissement via une réduction des dépenses administratives et une simplification de l’activité.

L’établissement, qui doit lever des fonds supplémentaires afin de renforcer son coussin de sécurité, ne mentionne aucune réduction d’effectifs.

La banque a en outre décidé de réduire de plusieurs milliards de dollars les dépôts des institutions financières sur fond de régulation plus stricte et de taux d’intérêt bas.

Ces dépôts, qu’elle chiffre à 390 milliards de dollars, dont 200 milliards non-opérationnels, vont être réduits de 100 milliards de dollars d’ici la fin de l’année.

“Renoncer à ces dépôts est une décision économique rationnelle”, explique Marianne Lake.

JPMorgan ne dit rien en revanche sur des informations de presse selon lesquelles elle s’apprête à prélever des frais sur les comptes présentant des dépôts importants.

Cette décision n’affectera pas les particuliers, mais surtout les entreprises financières, comme les fonds d’investissement, les sociétés de capital-investissement et les banques étrangères, selon la presse américaine.

Aux Etats-Unis, les banques sont vivement incitées à réduire leur dépendance à des capitaux volatils, susceptibles de faire l’objet de retraits rapides en cas de crise financière.

Attaquée sur son modèle de banque universelle, sa rivale Goldman Sachs lui ayant même recommandé de se scinder pour améliorer son fonctionnement, JPMorgan ne cède rien.

Elle assure que son modèle lui permet de réaliser 18 milliards de dollars de chiffre d’affaires, dont 3 milliards en synergies de coûts (opérations technologiques communes, sécurité sur internet, partage des risques…). Cela se répercute à hauteur de 6 à 7 milliards de dollars sur les bénéfices, selon la directrice financière Marianne Lake.

A l’inverse, une scission de la banque en quatre – banque de détail, banque d’investissement, gestion d’actifs et banque commerciale – s’accompagnerait, selon Mme Lake, de forts risques et incertitudes.

Chacune des entités devrait par exemple beaucoup investir pour être compétitive, ce qui se traduirait par une diminution des retours sur investissements pour les actionnaires, plaide la responsable.

Ceux qui critiquent JPMorgan font valoir, eux, que la scission de l’établissement permettrait aux différentes entités d’échapper aux fortes exigences en matières de fonds propres et d’avoir une meilleure rentabilité (ROE), l’indicateur de performance des banques.

JPMorgan vise un ratio de fonds propres dits “durs” (“Tier 1”) à 11% d’ici la fin de l’année, et à 12% fin 2018. En 2014, ce ratio était de 10,2%.

Pour rassurer les marchés inquiets du niveau de ses retours d’investissement dans un environnement règlementaire plus strict, la banque a assuré mardi qu’elle continuerait à rémunérer ses actionnaires de façon “significative” et augmenterait ses dividendes.

A Wall Street, le titre prenait 1,86% à 60,45 dollars dans les premiers échanges.