ésident François Hollande et le ministre du Travail François Rebsamen en déplacement à Montry, le 16 février 2015 (Photo : Jacques Brinon ) |
[25/02/2015 06:17:37] Paris (AFP) Le nombre des demandeurs d’emploi recensés fin janvier par Pôle emploi, publié mercredi, va donner une première tendance pour 2015, année où le gouvernement espère voir le chômage fléchir sous l’effet conjugué de ses politiques et d’une conjoncture internationale plus favorable.
“Il n’y a pas de montée inexorable du chômage”, lançait au début du mois le président François Hollande, qui depuis son élection en mai 2012, n’a pas pu empêcher l’inscription de 572.500 chômeurs supplémentaires à Pôle Emploi.
Fin 2014, le service public de l’emploi comptabilisait 3,496 millions de chômeurs sans activité en métropole, un record. En incluant les personnes ayant une activité réduite, 5,52 millions de personnes figuraient sur les listes de Pôle emploi, outre-mer compris.
Les plus affectés par la hausse restent les plus de 50 ans, dont le nombre a augmenté de 10,4% en 2014 pour dépasser 820.000 personnes, et les chômeurs de longue durée, qui représentent quatre inscrits sur dix.
Leur nombre a augmenté de près de 10% en 2014. Petite activité comprise, plus de 2,2 millions demandeurs d’emploi pointaient depuis au moins un an à Pôle emploi en fin d’année, voire depuis trois ans ou plus pour 705.000 d’entre eux.
Face à l’ampleur du phénomène, le ministre du Travail François Rebsamen a mis sur pied un plan contre le chômage de longue durée, avec notamment des formations gratuites pour les demandeurs d’emploi porteurs d’un projet éligible au Compte personnel de formation (CPF).
– ‘Plus optimiste qu’en 2014’ –
Néanmoins, depuis début janvier, M. Rebsamen dit compter sur l’amélioration du contexte économique pour faire revenir la croissance et donc l’emploi. Selon lui, les indicateurs tels que “la baisse des prix du pétrole”, de l’euro, la politique de la Banque centrale européenne, “le plan Juncker” d’investissement européen “montrent qu’on peut être plus optimiste qu’en 2014”.
étaire général de Force ouvrière, Jean-Claude Mailly, manifeste pour la défense du droit de grève, le 18 février 2015 à Paris (Photo : Kenzo Tribouillard ) |
De son côté, l’Insee envisageait dans ses dernières prévisions une “légère accélération de l?activité” au cours du premier semestre et une montée en puissance du Pacte de responsabilité et de solidarité qui “permettrait de limiter encore un peu plus les pertes d’emplois marchands”.
Au total, l’Etat redistribuera aux entreprises environ 40 milliards d’euros d’ici à 2017, afin de les inciter à investir, embaucher et former.
Même si ces facteurs pourraient favoriser une reprise, les économistes ne s’attendent pas à un impact immédiat sur le chômage, qui ne baisse, d’après eux, qu’au-delà de 1,5% de croissance. Or, le gouvernement table sur une croissance de 1% en 2015.
En outre pour l’Institut de la statistique, les créations nettes d’emplois, estimées à 18.000 au premier semestre, ne suffiront pas à absorber les nouveaux venus sur le marché du travail, plus de 100.000 chaque année.
L’Insee anticipe donc une hausse du taux de chômage d’ici à mi-2015 à 10,2 % en métropole et à 10,6 % avec l’outre-mer.
Mais le gouvernement compte aussi sur le projet de loi Macron pour “déverrouiller l’économie française”. Or son parcours parlementaire se heurte aux députés socialistes “frondeurs” et le gouvernement a dû forcer son adoption en première lecture à l’Assemblée nationale en recourant à l’article 49-3 de la Constitution.
Le texte contient notamment un assouplissement du travail dominical, une réforme des prud’hommes, une modification des règles de licenciements collectifs et des mesures de lutte contre les fraudes aux travailleurs détachés.
Les chiffres de janvier seront connus au moment où se terminera la rencontre entre le Premier ministre Manuel Valls et les organisations patronales et syndicales sur une réforme du dialogue social en entreprise qu’il espère créatrice d’emplois. Il a repris la main sur ce dossier épineux après l’échec des négociations entre partenaires sociaux.
“Pour le moment, le chômage continue d’augmenter”, soulignait mardi Jean-Claude Mailly, numéro un de FO, et “c’est un des points pour lesquels nous appelons à une journée de grève” le 9 avril avec la CGT et Solidaires.