adjoint au maire de Paris Bruno Julliard (Photo : Dominique Faget) |
[26/02/2015 15:35:34] Paris (AFP) Le site américain Airbnb, critiqué pour concurrencer les hôtels et favoriser les locations courtes non déclarées, a assuré jeudi vouloir “coopérer” avec la ville de Paris, maintenant qu’il est obligé à partir du 1er mars de collecter la taxe de séjour.
“Paris est la ville numéro 1 pour notre site, avec 40.000 logements proposés et 1,8 million de personnes qui y ont séjourné”, s’est réjoui Brian Chesky, 33 ans, cofondateur de ce site de location d’appartements, de passage à Paris.
“Et la plupart ne seraient pas venus sans la solution Airbnb. Nous sommes très fiers du travail fait car Paris comptait 50 logements il y a 5 ans”, a-t-il insisté.
Créé en 2008, Airbnb est décrié d’abord par les hôteliers qui y ont vu une concurrence déloyale, notamment parce que ce type d’hébergement n’était pas assujetti jusqu’à maintenant à la taxe de séjour.
Mais il est aussi critiqué pour favoriser les locations courtes non déclarées par les propriétaires et pour éloigner ces logements du marché de la location traditionnelle moins rémunérateur.
Interrogé, le jeune dirigeant a martelé son souci de trouver des solutions avec la ville de Paris et “souhaité s’assurer que les hôtes respectent bien les lois locales et les régulations”. “Nous ferons donc tout pour coopérer”, a assuré M. Chesky.
Le Conseil de Paris a approuvé mi-février une hausse de la taxe de séjour acquittée par les hôteliers et étendu cette taxe aux meublés et chambres d’hôtes, garantissant une concurrence ainsi plus équitable.
De son côté, l’adjoint de la maire de Paris Bruno Julliard a jugé “ambivalente” la relation de la ville avec Airbnb: “d’un côté il y a une grande fierté, une admiration mais aussi un certain nombre de craintes de concurrence déloyale”.
“L’offre de Airbnb est un atout pour la capitale, qui est en déficit de chambres d’hôtels, il y a donc de la place pour tout le monde, y compris pour Airbnb”, a-t-il insisté.
En revanche, “nous serons intraitables face aux personnes qui louent leur appartement dans l’illégalité car il est inacceptable de surfer sur la crise du logement à Paris. Il ne faut pas que certains soient privés de logements pour y vivre quand d’autres usent d’un système très lucratif”, a ajouté M. Julliard.
Airbnb est aussi dans le viseur des hôteliers qui, par l’intermédiaire de leur principal syndicat, l’Umih, ont adressé une lettre il y a deux semaines au Premier ministre, Manuel Valls, pour protester contre “l’explosion de concurrence déloyale” dans leur secteur.