à Lille le 8 février 2015 (Photo : Philippe Huguen) |
[26/02/2015 18:51:30] Vienne (AFP) Le ministre français des Finances Michel Sapin a assuré jeudi à Vienne qu’il n’y avait “pas beaucoup de ministres de l’Eurogroupe” n’ayant pas demandé à la France de fournir la liste de leurs ressortissants mentionnés dans les fichiers “Swissleaks”.
“Il n’y a pas beaucoup de ministres des Finances de l’Eurogroupe qui ne m’aient pas demandé d’envoyer la liste”, a déclaré M. Sapin lors d’une conférence de presse commune avec son homologue autrichien Hans-Jörg Schelling.
L’Eurogroupe est le conseil des 19 ministres des Finances des pays appartenant à la zone euro. Il n’a néanmoins pas souhaité donné un nombre ni énumérer quels pays.
“La France dispose de cette liste depuis 2010, elle a pu à partir de cette liste et s’agissant de ses propres ressortissants mener les actions nécessaires, c’était de notre devoir et en notre pouvoir”, a expliqué M. Sapin.
Il a rappelé que la France n’avait alors “pas le droit” de la transmettre à d’autres pays, car ceux-ci devaient en faire la demande mais n’avaient “pas connaissance de la présence de ressortissants de leur propre pays sur cette liste”.
Ce n’est qu’après la révélation le 9 février par plusieurs journaux internationaux d’informations montrant que la filiale suisse de la banque HSBC a aidé certains de ses clients à cacher des milliards de dollars pour échapper au fisc, que les pays concernés ont réagi.
“A partir de là, plusieurs pays, je ne suis pas en mesure de vous dire combien de pays européens mais un nombre important de pays européens, ont fait la demande”, a poursuivi M. Sapin.
“Je réponds évidemment +oui+, ça fait partie de la responsabilité d’un pays comme le mien”, a-t-il observé.
Il a insisté sur la nécessaire “rigueur juridique” apportée à la transmission de ces informations. “Dans ce domaine là, il y a des avocats extrêmement pointus qui ont une grande capacité éventuellement à mettre en cause les procédures pour éviter des sanctions qui parfois pourraient être méritées”, a-t-il expliqué.
Le Portugal, l’Autriche et la Slovaquie ont notamment fait cette demande.