Un salon automobile de Genève sous le signe de l’optimisme

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énérale du salon automobile de Genève en 2014 (Photo : Sebastien Feval)

[27/02/2015 08:49:25] Paris (AFP) Rebond du marché automobile européen confirmé, comptes des constructeurs en voie de redressement, nouveautés et voitures de rêve au rendez-vous: le salon de Genève démarre la semaine prochaine sous le signe de l’optimisme après six ans de crise.

Le salon, qui ouvrira ses portes jeudi au grand public après deux jours réservés aux professionnels, promet la présence de près de 220 exposants et de quelque 900 véhicules, dont 130 nouveautés et “concept-cars”.

“Le salon de Genève s’ouvre dans un contexte positif pour l’industrie automobile en Europe”, constate Flavien Neuvy, directeur de l’observatoire Cetelem de l’automobile. Le marché européen, qui avait plongé à cause de la crise de 2008, est nettement repassé dans le vert en 2014, progressant de 5,7%. Il a poursuivi sur sa lancée en janvier (+6,7%).

Les salons reflètent “le climat général dans le secteur automobile”, explique pour sa part Yann Lacroix, expert du secteur chez l’assureur Euler Hermes: “les marchés repartent un peu à la hausse, les résultats s’améliorent, donc on est dans une orientation positive”.

Mais la reprise reste encore inégale, les pays du sud de l’Europe comme l’Espagne, l’Italie et même la France ayant une importante pente à remonter avant de retrouver les volumes d’avant 2008. Il s’est vendu seulement 12,5 millions de voitures dans l’UE en 2014 contre 16 millions en 2007.

Un coup de pouce pourrait venir de la baisse des prix du pétrole, qui “redonne de la trésorerie aux entreprises et redynamise un peu le pouvoir d’achat des ménages. Par voie de conséquence, si la tendance persiste, cela pourrait atténuer l’effet de la crise dont les pays européens ne sont pas encore vraiment sortis”, estime pour sa part Josselin Chabert, expert du secteur chez PwC.

Contraints à de douloureuses restructurations pendant la crise, les constructeurs français viennent en effet de publier des résultats financiers encourageants. PSA Peugeot Citroën, qui avait évité de justesse le naufrage il y a un an, a divisé par quatre sa perte nette et retrouvé un résultat opérationnel courant positif.

– Supercars et voitures “vertes” –

Renault a pour sa part publié un solide bénéfice et annoncé 1.000 recrutements en France cette année. Mais les divisions européennes des américains General Motors et Ford sont encore à la peine, subissant l’implosion du marché russe à la suite du conflit en Ukraine.

L’épouvantail reste le très rentable Volkswagen, qui avec ses différentes marques (VW, Audi, Skoda, Seat…) s’arroge le quart du marché européen et semble bien parti pour conquérir cette année la place de premier constructeur mondial aux dépens du japonais Toyota. Ce dernier envisage toutefois des bénéfices historiques.

Côté nouveautés, aux côtés d’une série de “crossovers” (4×4 urbains) comme le Renault Kadjar, s’exposeront de grandes berlines au style révisé comme la Skoda Superb et la Toyota Avensis.

Le salon de Genève devrait toutefois comme à l’accoutumée faire la part belle à des modèles hors de portée du commun des mortels, avec de nouvelles moutures des coupés sportifs Audi R8 et Lotus Evora et des bolides démoniaques signés McLaren, Aston Martin, Ferrari et Koenigsegg.

“Il y aura pas mal de véhicules de luxe, ça fait partie de la spécificité de la Suisse où le pouvoir d’achat n’est pas le même que dans d’autres pays”, commente M. Lacroix.

Sur fond de durcissement des normes antipollution, le salon a pourtant dit vouloir inciter ses visiteurs à aller découvrir les voitures émettant moins de 95 grammes de CO2 au kilomètre.

Dès lundi sera décerné le titre convoité de “voiture européenne de l’année”, obtenu en 2014 par la Peugeot 308. Les sept finalistes sont la BMW série 2 Active Tourer, la Citroën C4 Cactus, la Ford Fondeo, la Mercedes Classe C, le Nissan Qashqai, la Renault Twingo et la Volkswagen Passat.

Le salon, qui espère attirer quelque 700.000 visiteurs au sein du complexe Palexpo dans le nord-ouest de l’agglomération genevoise, est aussi celui des accessoires, auxquels un pavillon entier sera consacré. L’occasion de mettre en vedette les technologies connectées et autonomes (voiture sans chauffeur), vues comme la nouvelle frontière de l’industrie automobile dans la décennie à venir.