ésente une création de la maison Ermanno Scervino à Milan, 28 février 2015 (Photo : Giuseppe Cacace) |
[28/02/2015 12:58:16] Milan (AFP) Pour les fashionistas qui courent d’un défilé à l’autre cette semaine à Milan, savoir quoi porter au poignet n’est pas simple: une bonne vieille montre, un micro-ordinateur ou quelque chose de chic qui ne donne pas vraiment l’heure ?
Avant même la très médiatique “Apple Watch”, attendue pour cette année, il existe déjà des montres qui permettent de lire ses courriels, se connecter aux réseaux sociaux, voir la météo ou même faire démarrer sa bouilloire à distance.
Pour les puristes, ces gadgets risquent de détourner l’attention des invités de la beauté des collections sur les podiums, mais critiques et clientes ont déjà depuis longtemps renoncé aux bonnes manières pendant les défilés, pianotant sur leur téléphone ou prenant des “selfies”.
Et si l’ascension de ces smartphones il y a dix ans a poussé de nombreux poignets à rester nus, la montre est en train de faire son retour, essentiellement avec l’arrivée il y a trois ans des premières “montres intelligentes” sous l’impulsion de Pebble.
De nombreux acteurs se sont lancés sur ce créneau, et tout “geek” digne de ce nom se doit cette année de porter la Puls, avec le système Android, ou l’Activite Pop pour les sportifs.
Mais ces montres étant volumineuses et le look “geek” n’étant pas vraiment le plus recherché par les fashionistas, créateurs et développeurs rivalisent pour tenter de conquérir ce marché féminin.
Le succès n’est pas au rendez-vous pour l’instant. Avec son modèle “Lutetia”, Ornate assure avoir trouvé le bon équilibre, mais son bracelet à perles un peu tape-à-l’oeil risque de rebuter la clientèle haut de gamme.
– Aiguilles invisibles –
D’autres créateurs, comme ceux de la start-up italienne D1 Milano, ont fait le pari de laisser de côté la course à la technologie et de réhabiliter la montre en la transformant en un accessoire purement esthétique.
Dans l’agitation des défilés, D1 a présenté sa montre thermochrome — la première au monde selon l’entreprise –, qui change de couleur en fonction de la température de la pièce.
Née de l’imagination d’Alessandro Pedersoli, un créateur de 22 ans et de ses trois acolytes, la montre d’un noir soyeux qui laisse place à un motif camouflage vert ou gris s’il fait plus chaud se vend bien, en particulier au Moyen-Orient.
Les encres thermochromes sont apparues sur la scène de la mode dans les années 1970, d’abord avec des bagues promettant de révéler l’humeur de leur porteur en fonction de sa chaleur corporelle, puis sur des T-shirts et des shorts dans les années 1990.
és du défilé Bottega Veneta mitraillent avec leur smartphone le podium où défilent les mannequins à Milan, le 28 février 2015 (Photo : Giuseppe Cacace) |
Mais les clients ne se sont pas précipités sur ces vêtements dont la propriété première revenait finalement à faire apparaître des marbrures de couleur à la place des redoutées auréoles de transpiration.
Plutôt qu’une encre, D1 a recours à une résine, déjà utilisée dans l’industrie pour détecter et alerter en cas de surchauffe. Quand la température de la pièce dépasse les 27°C, elle devient transparente et révèle le motif.
La start-up vise désormais à sortir de nouvelles versions de ses montres octogonales deux fois par an, en même temps que les défilés automne/hiver et printemps/été, si possible en anticipant quelques tendances.
Et peu importe si les nécessités du design rendent les aiguilles difficiles à distinguer: “Votre téléphone vous dira l’heure qu’il est”, assure le jeune créateur.