La Bourse de Paris garde le cap en attendant la BCE

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ex-Bourse de Paris, en 2013 (Photo : Thomas Coex)

[01/03/2015 10:32:55] Paris (AFP) Rien ne semble arrêter la Bourse de Paris qui poursuit son ascension depuis le début de l’année et comptera à nouveau sur la Banque centrale européenne la semaine prochaine pour lui donner du grain à moudre.

“L’indice teste des plus hauts” et le franchissement à la hausse du seuil des 4.900 points “est quand même une belle étape”, estime Isabelle Enos, directrice adjointe de la gestion chez B*capital.

Au cours de la semaine écoulée, le CAC 40 a gagné 2,50% et terminé à 4.951,48 points, au plus haut depuis juin 2008. Depuis le 1er janvier, l’indice parisien a engrangé 15,89%.

“C’est quand même un beau parcours, peut-être un peu rapide”, fait-elle remarquer.

La promesse faite fin janvier par la BCE de déverser des monceaux de liquidité sur les marchés, notamment en étendant son programme de rachat d’actifs aux dettes souveraines – étape attendue en mars – a été largement anticipée par les investisseurs, constituant l’un des principaux soutiens à la hausse rapide de l’indice parisien.

L’institution monétaire de Francfort tient sa deuxième réunion de l’année jeudi et “les marchés seront à l’affût de détails de la part de la BCE sur son programme d’assouplissement quantitatif”, expliquent les économistes de BNP Paribas, “après en avoir appris plus sur l’approche de la Fed en matière de politique monétaire”, avec un discours mardi de la présidente de la banque centrale américaine Janet Yellen, rappellent-ils.

Le discours de Mme Yellen “a permis de rassurer les investisseurs et de repousser dans le temps les anticipations d’une hausse des taux directeurs” de la Fed, estiment les stratégistes de Crédit Mutuel-CIC.

“Les investisseurs voient le verre à moitié plein car le discours n’a pas apporté énormément d’éléments nouveaux”, fait toutefois remarquer Mme Enos.

Considérée comme inéluctable par les marchés, cette remontée des taux directeurs aux Etats-Unis dépend notamment du rythme de la reprise dans le pays. Le Livre Beige de la Fed attendu mercredi et le rapport sur l’emploi pour le mois de février vendredi permettront d’y voir plus clair.

En dehors des banques centrales, qui continuent de faire la pluie et le beau temps sur les marchés, l’acceptation par Bruxelles d’une liste de réformes soumise par Athènes, en contrepartie de l’extension jusqu’à fin juin du programme d’aide qui maintient le pays à flot, a contribué à éclaircir encore un peu plus l’horizon des investisseurs.

“C’est une bonne nouvelle en soi”, estime Mme Enos, même s’il n’est pas exclu que “le dossier revienne sur le devant de la scène” dans les prochains mois, selon Pascale Seivy, responsable du conseil en investissement au sein de la banque Pictet.

Autre éclaircie dans le ciel des investisseurs, les publications d’entreprises ont été globalement satisfaisantes et cette “embellie devrait continuer avec l’intégration progressive d’éléments” comme la chute des prix du pétrole et la baisse de l’euro, explique Mme Seivy.

“Les anticipations des marchés sur un certain nombre de points”, qui ont conduit la hausse, “sont en train d’être confirmées à la fois par les indicateurs macroéconomiques et dans les résultats d’entreprises”, poursuit-elle.

Une série d’indicateurs dans la zone euro la semaine prochaine viendra étayer ces anticipations, parmi lesquels les chiffres du chômage et d’inflation en février, les prix à la production industrielle en janvier ou encore une deuxième estimation de la croissance au quatrième trimestre.

Euronext (CAC 40)