Le département du Commerce envisage de geler les prix de certains produits subventionnés pour une période minimum de 6 mois. C’est ce qu’a annoncé le ministre du Commerce, Ridha Lahouel, dans une interview accordée à l’agence TAP.
“La Caisse générale de compensation se chargera des éventuelles retombées financières de ce gel”, a ajouté le ministre. Cette mesure, qui figure parmi les 5 priorités du ministère et qui s’inscrit dans le cadre de son programme pour les 100 premiers jours, vise à “stabiliser les prix des produits subventionnés et encadrés malgré une augmentation du coût de production des matières de base subventionnés”.
Généralement, le département du Commerce va oeuvrer à ne plus décider une augmentation au cours de cette année. Au contraire, d’après Lahouel, le ministère envisage de réviser, en concertation avec la profession, les prix de certains produits dans le sens d’une baisse.
Selon le ministre du Commerce, la maîtrise des prix est une responsabilité partagée entre l’administration, les organisations nationales et la profession.
“Parmi les priorités du département du Commerce, la réduction du taux d’inflation de 5,5% en janvier 2015 à 5% à la fin du mois de mai prochain (période qui correspond au plan du gouvernement pour les 100 jours)”, a déclaré le ministre. L’effort sera également focalisé sur la réduction du déficit commercial de 14%, et que ce déficit a été estimé, à fin 2014, à 13,6 milliards de dinars.
Autres priorités citées par le ministre, le maintien des prix de certains produits libéralisés sans augmentation, toujours en concertation avec la profession, l’intensification du contrôle économique au niveau des différents circuits de distribution et aussi le suivi du trafic des produits les plus échangés et ciblés par tous avec les différents intervenants.
M. Lahouel estime également que la question de l’aggravation du déficit commercial constitue une priorité pour son département, assurant que des démarches seront engagées pour intensifier le contrôle technique à l’importation et rationaliser les importations des produits de consommation qui existent déjà en Tunisie et qui ne sont pas destinés à la transformation.
Nécessité de mettre à jour les réglementations tunisiennes
Le ministre du Commerce a déclaré que parmi les priorités de son département figure aussi l’adaptation des réglementations et lois tunisiennes au contexte international et aux engagements de la Tunisie avec l’extérieur.
Il a évoqué, dans ce contexte, la nécessité d’amender la loi sur la concurrence et les prix, la loi sur la sécurité sanitaire des aliments et la sécurité industrielle et les projets de lois liés à la simplification des dispositions administratives visant à améliorer le climat d’affaires.
M. Lahouel estime également que le décret régissant les élections des chambres de commerce et d’industrie doit être révisé et amendé.
Le Conseil de la concurrence doit jouer son rôle de régulateur
S’agissant de la situation du Conseil de la Concurrence, absent durant la dernière période de la scène commerciale, Lahouel a fait savoir que son département a déjà soumis des dossiers au conseil.
Il a affirmé avoir demandé au président de cette structure d’examiner volontairement plusieurs infractions concernant le monopole, le partage du marché et autres dépassements à la loi sur la concurrence et les prix.
“Dans toute économie libérale, le Conseil de la Concurrence doit jouer son rôle de régulateur”, a conclut le ministre du Commerce.