Axel Springer va poursuivre sa mue vers internet, qui lui a réussi en 2014

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ésentation de ses résultats annuels, le 6 mars 2014 à Berlin (Photo : John Macdougall)

[04/03/2015 13:23:05] Berlin (AFP) Le groupe allemand de médias et internet Axel Springer a publié mercredi des résultats 2014 en hausse, qui reflètent la forte croissante des activités numériques dans lesquelles il veut continuer à progresser cette année.

Le chiffre d’affaires de l’éditeur du tabloïd Bild et propriétaire du site français SeLoger.com s’est apprécié de 8% à 3,04 milliards d’euros l’an dernier, et les activités numériques en représentent dorénavant 53%.

Leur part est même de 72% dans l’excédent brut d’exploitation (Ebitda), ressorti en hausse de 12% à 507 millions d’euros, selon un communiqué.

Le bénéfice net s’est établi à 236 millions d’euros (+32%), gonflé par la cession d’une part dans le site immobilier iProperty. Sans cet effet exceptionnel, il a tout de même progressé de 9%.

“Axel Springer est aujourd’hui véritablement une maison d’édition numérique”, a commenté le patron Mathias Döpfner. “Au cours de cette année nous allons continuer à investir dans notre expansion dans le numérique”.

Le groupe, dont les héritiers du fondateur Axel Springer sont actionnaires majoritaires, propose pour 2014 un dividende stable à 1,80 euro par titre.

Cette stagnation, alors que les bénéfices ont augmenté, a été immédiatement sanctionnée en Bourse. L’action perdait 5,98% à 54,05 euros sur le MDax des valeurs moyennes à Francfort à 10H45 GMT.

“Nous devons trouver le juste équilibre” entre rémunération des actionnaires et constitution de réserves pour pouvoir continuer à investir, s’est justifié M. Döpfner lors d’une conférence de presse à Berlin. Mais aucune transaction d’envergure n’est en phase de négociations concrètes, a-t-il précisé, alors que certaines rumeurs ont prêté au groupe un intérêt pour T-Online, fournisseur d’accès internet de Deutsche Telekom.

Le groupe s’est progressivement détaché de beaucoup de ses activités presse, en cédant des magazines et des journaux régionaux, et investit depuis quelques années à tour de bras dans internet, avec une prédilection pour les petites annonces (immobilier, emploi). Il mise aussi sur un modèle exclusivement payant pour les versions en ligne de ses publications. Et il a racheté la chaîne télévisée allemande d’information N24.

Axel Springer, très présent en Europe de l’Est, se définit comme “le premier éditeur numérique d’Europe”, loin devant le français Lagardère, qu’il considère comme son plus grand concurrent. Il veut maintenant étendre son emprise à d’autres régions du monde, ainsi les Etats-Unis, l’Amérique Latine ou encore l’Inde. Condition préalable: des pays démocratiques “où règne la liberté de la presse”.

Axel Springer table pour 2015 sur “une poursuite de la croissance du chiffre d’affaires et des bénéfices”. Les recettes publicitaires, notamment sur internet, vont compenser le recul des ventes de journaux et magazines. L’Ebitda est attendu en hausse de 8% à 9%.