éléphone portable lors du Congrès mondial de la téléphonie mobile à Barcelone le 3 mars 2015 (Photo : Josep Lago) |
[04/03/2015 16:58:57] Barcelone (AFP) Est-ce que votre bambin fait tourner en bourrique la baby-sitter ou traîne à la sortie de l’école sans vous avoir prévenu ? Pour le savoir, rien de mieux qu’une application sur son smartphone ou qu’un bracelet connecté.
Plusieurs des nouveaux gadgets présentés depuis lundi à Barcelone à l’occasion du Congrès mondial de la téléphonie mobile prétendent ainsi aider les parents anxieux à savoir ce que fait leur progéniture quand elle n’est pas avec eux.
L’opérateur espagnol Telefonica a annoncé le lancement en Europe et en Amérique latine d’une montre pour enfants, dénommée FiLIP et commercialisée aux Etats-Unis depuis 2013.
Cette montre bracelet permet aux enfants de passer des appels et d’en recevoir d’un nombre limité de téléphones dont les numéros ont été préfigurés par les parents via une application sur leur smartphone.
Elle prévient aussi ces derniers au cas où l’enfant sort d’une zone prédéfinie à l’avance, permet de le géo-localiser et est dotée d’un bouton d’urgence.
“L’idée est d’avoir un moyen de localiser les enfants et de les contacter quand ils ne sont pas encore en âge d’avoir un smartphone, qui est plein de dangers pour un petit”, explique Carla Becker, responsable de projet chez Telefonica, en présentant ce produit.
“L’idée n’est pas de pouvoir les surveiller tout le temps. Juste quand vous en avez besoin”, assure-t-elle.
D’autres petites entreprises tentent leur chance sur le marché de la surveillance dont B-On, venue présenter le prototype violet de sa montre pour enfants Amigo.
“Il y a de plus en plus d’appareils de pistage sur le marché, que ce soit pour les enfants, les animaux, les voitures”, a déclaré à l’AFP son vice-président Ishay Shani.
“C’est le bon moment maintenant. Le secteur de la surveillance croît et les produits sont de plus en plus petits.”
– Quel impact sur la santé ? –
Pour ceux auxquels leurs enfants manquent quand ils sortent, ou qui tout simplement ne font pas confiance à la baby-sitter, la société taïwanaise D-Link propose sa dernière caméra de surveillance pour bébé.
Elle permet aux parents de voir et de parler à leur enfant, via une application pour smartphone, de lui jouer une berceuse, de faire des photos et les alerte en cas de cris ou s’il est remuant.
“C’est la prochaine étape du traditionnel +baby-phone+”, assure Anselmo Trejo, représentant de la marque en Espagne où il assure que 50.000 exemplaires ont été vendus l’an dernier.
“Vous devez bien sûr toujours laisser votre enfant avec une baby-sitter. Mais vous ne lui faites pas toujours confiance”, juge-t-il.
à Barcelone au Congrès mondial de la téléphonie mobile, le 4 mars 2015 (Photo : Lluis Gene) |
“D’un hôtel à l’autre bout du monde, vous pouvez voir si vos enfants vont bien. Vous pouvez les voir jouer, savoir s’ils ont dîné ou s’ils ont fait leurs devoirs.”
Un bracelet connecté ou une caméra de ce type coûtent environ 135 euros.
Difficile en revanche de savoir s’ils se vendent bien ou non. L’analyste Ben Wood, du cabinet CCS Insight, estime que la montre FiLIP est l’accessoire de ce type le plus vendu aux Etats-Unis, “mais dans des volumes relativement faibles”.
“Les appareils connectés pour enfants ont toujours été populaires, mais ils posent des problèmes”, non seulement en termes de protection des données, mais aussi en termes d’effets de leur utilisation sur la santé des plus jeunes, estime-t-il. “Ceci rend les nerveux les distributeurs.”
Les entreprises s’efforcent de calmer ces inquiétudes. “Vous vous sentez plus en sécurité et plus rassurés en sachant où vos enfants se trouvent, ou vos animaux ou des personnes âgées”, fait valoir par exemple Bobby Moore, un responsable de la société américaine Trackimo, qui commercialise aussi bien des bracelets pour adultes que des appareils permettant de pister une valise ou une voiture.
“Il existe un aspect concernant la sécurité, mais nous essayons de supprimer la dimension +Big Brother+”, assure-t-il.