Numericable-SFR et Altice dans le rouge en 2014 en attendant les fruits de leurs acquisitions

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Photo-montage des logos de Numericable et SFR (Photo : Afp Photo)

[05/03/2015 12:22:02] Paris (AFP) Le nouvel opérateur télécoms Numericable-SFR affiche des pertes pour 2014, comme sa maison-mère Altice, mais table sur le dynamisme de la fibre et l’intégration de ses nombreuses acquisitions cette année.

Ni l’opérateur, ni sa maison-mère pilotée par le magnat des télécoms Patrick Drahi n’ont dévoilé jeudi de perspectives chiffrées pour 2015, préférant attendre l’issue du premier trimestre au cours duquel les bénéfices de l’intégration de l’opérateur mobile SFR devraient commencer à se faire sentir, selon eux.

Les frais financiers ont fortement pesé sur les résultats nets alors que la fusion avec SFR, firme rachetée à Vivendi, a été effective le 27 novembre.

Les investisseurs saluaient cependant ces chiffres issus d’une année de transition, le titre Numericable-SFR s’affichant en hausse de 3,98% à la Bourse de Paris et Altice de 2,8% à la Bourse d’Amsterdam vers 11H20.

Numericable-SFR a subi en 2014 une perte nette de 175 millions d’euros, a indiqué le directeur financier Thierry Lemaitre au cours d’une conférence téléphonique, alors qu’en 2013, le seul Numericable avait dégagé un bénéfice de 65 millions d’euros.

Le groupe encaisse ainsi le bond de sa charge d’intérêts préalable à l’acquisition de SFR, à 440 millions d’euros en 2014, contre 185 millions l’année précédente.

Les résultats proforma du groupe sont en ligne avec ses prévisions publiées courant février et “reflètent essentiellement les résultats de SFR et de sa gestion avant le rapprochement”, souligne-t-il dans son communiqué.

L’Ebitda ajusté 2014 du nouvel ensemble ressort en baisse de 11% à 3,1 milliards d’euros.

Le chiffre d’affaires 2014 est en baisse de 5% à 11,436 milliards d’euros, dû surtout à l’érosion des revenus mobile compensés seulement partiellement par un programme de réduction de coûts.

Numericable-SFR note cependant “une forte dynamique de croissance sur la fibre depuis fin novembre 2014” qu’il a vu se poursuivre début 2015.

A la fin 2014, le parc d’abonnés mobile s’affiche en baisse de 1,2% à 22,9 millions de clients essentiellement à cause du segment prépayé, avec un revenu moyen par abonné (ARPU) à 22,5 euros en baisse de 5,9%.

Le parc d’abonnés très haut débit a crû de 4,5% à 1,5 millions de clients, tandis que le parc ADSL a décru de 1,4% à 5 millions de clients.

Numericable-SFR affiche une dette de 11,7 milliards d’euros, essentiellement à taux fixe à la fin 2014, a précisé M. Lemaître. Interrogé sur l’éventualité d’une dégradation de la note du groupe par l’agence Moody’s, il a estimé que celle-ci n’aurait d’incidence qu’en cas de nouvelle levée de dette.

– De ‘bons arguments’ –

Il a précisé que le groupe n’avait pas prévu de provision au titre du redressement fiscal de 1,374 milliard d’euros réclamé par le fisc français qui conteste l’intégration des comptes de SFR dans Vivendi en 2011. Numericable-SFR s’est entendu avec Vivendi sur une restitution en cas d’invalidation de cette intégration fiscale mais estime avoir “de bons arguments” pour faire valoir sa position.

Patrick Drahi avait remporté de haute lutte l’opérateur SFR en mars 2014 ouvrant la voie à la formation de Numericable-SFR. Le groupe a par la suite également acquis Virgin Mobile, premier opérateur sans réseau propre et Telindus, une société de “services managés” pour les entreprises, qui complètent l’ensemble.

Les groupes de Patrick Drahi devraient porter leur participation dans Numericable-SFR à 80%, après que Vivendi a accepté de céder vendredi ses 20% restants dans le groupe pour 3,9 milliards d’euros.

Altice devrait par ailleurs finaliser l’acquisition de Portugal Telecom au deuxième trimestre 2015, a précisé la maison-mère qui a publié parallèlement ses résultats annuels.

Le groupe affiche une perte nette part du groupe de 413,1 millions d’euros, contre un bénéfice net de 71,8 millions d’euros en 2013.

La hausse des frais financiers, qui ont plus que triplé par rapport à 2013 à 1,298 milliard d’euros, et celle des dépréciations et amortissements (+174% à 1,098 milliard) ont pesé sur les résultats.

L’excédent brut d’exploitation (Ebitda), calculé en proforma, a reculé de 6,3% à 4 milliards d’euros, principalement du fait de Numericable-SFR, alors qu’à l’international il progresse de 17%.

Le chiffre d’affaires cède 4,6% à 13,5 milliards d’euros, en recul aussi bien pour la France que pour l’étranger.

En Israël, deuxième marché d’Altice, les ventes sont en recul de 2,8% à cause d’une “concurrence intense dans le mobile”, et de 13% au Portugal reflétant la bataille sur les prix dans le câble. Elles sont en hausse dans le Benelux, en outremer et stables en République dominicaine.