“Il faut croire au Maghreb en tant que destination attractive pour les investissements internationaux et en la Tunisie en tant que démocratie naissante qui a besoin d’être soutenue économiquement. Les acteurs économiques doivent être plus courageux, plus créatifs et plus innovants, nous appelons aussi le gouvernent tunisien à déployer plus d’efforts dans l’assouplissement des procédures, la formation et le développement du savoir faire pour un potentiel humain plus performant” a déclaré Amel Bouchammaoui, présidente d’Am Cham Tunisia à l’occasion de la tenue du symposium Maghreb/US sur l’Entrepreneuriat et l’Investissement organisé jeudi 5 mars à Tunis.
Le symposium a été ouvert par Habib Essid, Chef du Gouvernement qui a affirmé dans son allocution la volonté de la Tunisie de procéder aux réformes économiques indispensables pour assurer la réussite du processus de transition démocratique.
“Nous sommes décidés à réviser au plus tôt les lois et réglementations se rapportant à l’investissement, au secteur financier, à la simplification des procédures administratives, au partenariat public/privé et d’autres secteurs d’activités dans lesquels nous avons pu bénéficier d’aides financières et techniques de la parts de nos partenaires et associés”.
Le Chef du Gouvernement a assuré que le secteur de l’Enseignement et de la Formation sera prioritaire dans les plans de réforme mis en place par le gouvernement car pour la Tunisie la qualité des ressources humaines est un gage de prospérité économique étant un pays dépourvu de grandes richesses naturelles.
Habib Essid a indiqué que le gouvernement tunisien est aujourd’hui fin prêt pour s’engager dans de nouvelles négociations avec ses différents partenaires stratégiques dans une logique d’équilibres des engagements de part et d’autres et le partage équitable des avantages commerciaux et économiques. Il a appelé à relancer les négociations tuniso-américaines à propos de l’accord de libre échange entre les deux pays.
L’USAID, a rappelé M.Essid, a fait un travail socioéconomique extraordinaire en Tunisie, il a appelé à ce que le bureau de l’agence américaine en Tunisie soit rouvert pour soutenir les efforts de la société civile dans ses actions pour améliorer le climat social en Tunisie et l’amélioration des services publics.
Penny Pritzker, Secrétaire d’Etat américaine au Commerce a rappelé lors de son intervention “l’acte héroïque” de Bouazizi comme étant le déclencheur de la vague des mouvements de révolte des peuples arabes pour plus de “dignité et de liberté”. Étrange cet engouement américain pour un acte qui a aussi oeuvré, dans l’aveuglement et l’inconscience générales, à développer, en Tunisie, en lieu et place de l’économie, des activités terroristes “florissantes, grâce à un allié de taille : les frères musulmans”.
Toujours est-il que madame la secrétaire d’Etat a conclu son intervention où elle s’est longuement attardée sur les aspirations du peuple tunisien à la dignité et ses jeunes à l’emploi a estimé nécessaires la réalisation d’un certain nombre de réformes pour encourager les investisseurs américains à s’implanter en Tunisie. Elles tournent autour de 4 axes :
– la simplification du Code des Investissements pour elle “un labyrinthe”
– la restructuration du système bancaire “handicapé”
– l’assouplissement des procédures douanières lourdes et compliquées en manque de transparence ;
– l’adoption de la loi sur la faillite par l’ARP.
C’est par l’amélioration du climat d’affaires que la Tunisie peut gagner la confiance des investisseurs a précisé Mme Pritzker et c’est ainsi qu’elle pourrait être un partenaire économique pour les États-Unis.
Enfin du concret loin des discours romantiques qui tournent des fois au pathétique..