Zone euro : la BCE abaisse sa prévision d’inflation pour 2015, la relève pour 2016

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ésident de la BCE Mario Draghi à Nicosie le 5 mars 2015 (Photo : Maria Christodoulou)

[05/03/2015 17:18:40] Nicosie (AFP) La Banque centrale européenne (BCE) a abaissé jeudi sa prévision d?inflation en zone euro pour 2015 et relevé celle pour 2016, illustrant son espoir dans l’efficacité de sa politique monétaire à long terme.

L’institution monétaire attend dorénavant une stagnation des prix cette année, contre une précédente estimation, publiée en décembre, de +0,7%, a annoncé son président Mario Draghi lors d?une conférence de presse à Nicosie.

Les prix devraient se reprendre “graduellement” cette année, et l’inflation atteindre 1,5% l’an prochain, contre une précédente prévision de 1,3%, a ajouté M. Draghi. La BCE a par ailleurs publié pour la première fois une prévision pour 2017, année durant laquelle la hausse des prix est attendue à 1,8%.

Ces deux derniers mois les prix ont baissé sur un an en zone euro, de 0,3% en février, après 0,6% en janvier.

Pour redresser la barre, la BCE, qui a un objectif de hausse des prix juste en-dessous de 2% pour le bloc monétaire, commence le 9 mars prochain des rachats d’actifs massifs de dettes publiques et privées. Elle va injecter 60 milliards d’euros chaque mois dans l’économie de la zone euro jusqu’en septembre 2016 au moins.

Les prix sont actuellement poussés à la baisse par la chute des cours du pétrole, un phénomène sur lequel la BCE n’a aucune emprise. Mais plus que les prix eux-même, le gardien de l’euro surveille surtout les attentes d’inflation.

Et M. Draghi s’est montré optimiste sur ce point. “Nos décisions de politique monétaire ont stoppé un déclin des attentes d’inflation, qui avait débuté en juin 2014”, a-t-il souligné. “Nous voyons que nos objectifs commencent à être atteints”, a-t-il aussi déclaré.

La BCE veut à tout prix éviter à la zone euro de tomber en déflation, qui intervient lorsque ménages et entreprises commencent à anticiper une baisse des prix. Ils reportent alors leurs achats, ce qui se répercute sur l’investissement et les salaires et entretient un cercle vicieux qui paralyse l’économie.

La baisse des prix du pétrole, conjuguée à celle de l’euro par rapport au dollar, a conduit l’institution à relever ses prévisions de croissance pour cette année et l’an prochain, à 1,5% et 1,9% respectivement. “Il y a toujours des risques” pour l’économie européenne, “mais ils ont diminué”, a relevé M. Draghi.