du Marquis de Sade (Photo : Martin Bureau) |
[05/03/2015 18:55:23] Paris (AFP) Cinq personnes, dont Gérard Lhéritier, patron de la société Aristophil qui propose aux épargnants de placer leur argent dans des lettres historiques ou des manuscrits, étaient présentées jeudi à un juge, a appris l’AFP de source judiciaire.
Aristophil proposait de placer son épargne dans des manuscrits avec des taux annoncés de 8% à 9%. Ce dispositif lui a permis de se bâtir une jolie clientèle et une belle couverture médiatique. Mais la justice doute de la légalité du dispositif.
Après avoir mené depuis mars 2014 une enquête préliminaire, le parquet a ouvert jeudi une information judiciaire notamment pour escroquerie en bande organisée, présentation de comptes infidèles, pratiques commerciales trompeuses, abus de biens sociaux et abus de confiance.
Les enquêteurs soupçonnent la mise en place d’un système pyramidal de type Ponzi. Ils ont comptabilisé à ce stade 18.000 souscripteurs ayant conclu des contrats pour un montant de 850 millions d’euros, selon la source.
Outre Gérard Lhéritier, ont été présentés à la juge en vue d’une possible mise en examen, sa fille, le juriste qui rédigeait les contrats avec les épargnants, un libraire-expert et l’expert-comptable de la société. Ils ont été placés en garde à vue depuis le 3 mars.
Les sommes en jeu sont impressionnantes. Outre les contrats passés, les enquêteurs de la PJ ont estimé que d’autres étaient en préparation, pour un montant de 600 à 700 millions d’euros.
Dans la perspective d’un possible préjudice, la justice avait également ordonné la saisie d’avoirs bancaires pour plus de 105 millions d’euros et de biens immobiliers pour 13 millions d’euros. Des lettres et des manuscrits de la société ont également été saisis.
Après le lancement de l’enquête préliminaire du parquet, de nombreux épargnants se sont manifestés, a ajouté la source.