éseau social Twitter, le 11 mars 2011 à San Francisco (Photo : Kimihiro Hoshino) |
[06/03/2015 22:19:08] Dubaï (AFP) Un compte Twitter suivi par plus d’un million d’abonnés a été mystérieusement “suspendu” vendredi après s’être fait connaître pour ses commentaires sur la famille royale et l’actualité saoudienne.
Les utilisateurs du réseau social qui cherchent à visionner le profil @mujtahidd accèdent désormais à un message indiquant que le compte est “suspendu”, sans plus d’explications.
Certaines informations diffusées par cet usager de Twitter s’étaient révélées fausses mais d’autres pertinentes, comme celle faisant état de la mort du roi Abdallah d’Arabie saoudite, quelques heures avant l’annonce officielle de son décès le 23 janvier.
Jeudi déjà, des messages circulaient sur Twitter évoquant une suspension temporaire du compte @mujtahidd, après que ce dernier a diffusé une lettre évoquant des blessures infligées à une employée de maison étrangère. Le compte aurait ensuite été réactivé, selon un message de son détenteur.
@mujtahidd, contacté vendredi par l’AFP, a accusé Twitter d’avoir cédé aux pressions en suspendant son compte.
Selon lui, Twitter a invoqué la diffusion en avril 2014 d’un “document privé” comme raison pour la suspension du compte.
“Pourquoi cette suspension a été notifiée dix mois après le tweet”, s’est interrogé cet usager qui n’a pas souhaité être identifié.
Le détenteur du compte affirme tweeter depuis décembre 2011 et compter quelque 1,8 million d’abonnés.
“J’ai expliqué aux administrateurs de Twitter la crédibilité du profil qui est suivi par les cercles du pouvoir en Arabie saoudite”, a dit cet usager joint via une adresse email listée sur le compte Twitter suspendu.
L’usage de Twitter est très répandu en Arabie saoudite, où même le nouveau roi Salmane dispose d’un compte officiel. Les médias sont quant à eux étroitement contrôlés par les autorités.
L’Arabie saoudite a été listée parmi les “ennemis d’internet” par l’ONG Reporters sans frontières (RSF) qui ne cesse de dénoncer une “censure implacable”, alors que, ces dernières années, “s’était développée une certaine forme de liberté d’expression”.