Grèce : réponse “positive” de Dijsselbloem à la lettre sur les réformes, selon Athènes

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évrier 2015 à Bruxelles (Photo : John Thys)

[07/03/2015 19:45:57] Athènes (AFP) Le président de l’Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem a répondu “de manière positive” à la lettre du ministre des Finances grec Yanis Varoufakis détaillant les premières réformes que compte entreprendre Athènes, a indiqué samedi une source gouvernementale à Athènes.

“Hier soir (vendredi) tard”, le président de l’Eurogroupe a “répondu de manière positive au ministre grec”, “soulignant aussi la nécessité de poursuivre les discussions à l’Euro Working Group — l’instance de la zone euro au niveau des hauts fonctionnaires, ndlr — ainsi qu’entre les équipes techniques, afin que la décision du 20 février puisse être mise en ?uvre”, a indiqué cette source.

Le 20 février, les partenaires de la Grèce s’étaient engagés, après d’âpres négociations, à aider le nouveau gouvernement de gauche radicale à condition que celui-ci présente un programme de réformes jugé crédible.

Vendredi, M. Varoufakis a adressé à M. Dijsselbloem une lettre donnant de nombreux détails sur les sept réformes qu’Athènes va mener en priorité : réactivation d’un conseil fiscal “indépendant” pour assister le gouvernement dans la réalisation de ses objectifs budgétaires, amélioration des méthodes de préparation du budget, incitations au paiement des arriérés d’impôt, mise en vente de licences pour les jeux en ligne, simplifications administratives facilitant la vie des entreprises, mesures sociales pour les plus vulnérables et… embauche de contrôleurs fiscaux amateurs pour des missions ponctuelles en caméra cachée.

MM. Dijsselbloem et Varoufakis, ainsi que les autres ministres des Finances de la zone euro, se retrouvent lundi à Bruxelles pour un Eurogroupe.

Parlant à la presse en marge d’un colloque à Venise, M. Varoufakis a indiqué samedi que la Grèce et ses partenaires doivent débattre du “processus par lequel les réformes seront précisées, mises en oeuvre et évaluées avant d’être examinées par l’Eurogroupe”. Ainsi, le programme sera “discuté par des équipes techniques qui se retrouveront prochainement” à Bruxelles, a-t-il dit.

“La question n’est pas celle des réformes, que la Grèce souhaite aussi, mais celle de la manière dont elles seront appréciées par l’Eurogroupe qui a déjà répondu à la lettre. Je suis optimiste”, a-t-il assuré.

L’approbation définitive de ces réformes d’ici fin avril par ses partenaires est vitale pour le nouveau gouvernement grec, qui ne reçoit plus d’aide du FMI et de l’UE en attendant.

A la tribune du colloque, M. Varoufakis, dont les propos étaient rapportés par le journal La Stampa, a tenu un discours plus musclé. “J’ai un programme précis et l’Europe doit le noter (…) Nous ne pouvons pas accepter la position de l’Europe à 100% et nous sommes prêts à mettre l’Allemagne au pied du mur (…) Les Allemands nous ont menacés, disant que si nous n’acceptions pas l’ancien programme nous serions hors de l’euro en une semaine (…) Nous avons dit non au diktat allemand (…) L’Europe voulait que nous harcelions les coiffeurs et les pharmaciens, mais nous, nous voulons faire payer les oligarques”.