Automobile : les Français ne croient guère à la reprise du secteur, notamment en matière d’emplois

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équipementier automobile Heuliez réunis au dernier jour de travail dans leur usine de Cerizay (Deux-Sèvres), fermée le 31 octobre 2013 (Photo : Alain Jocard)

[08/03/2015 17:24:57] Paris (AFP) Les Français ne croient guère à une prochaine reprise du secteur automobile, étant une majorité à estimer que les ventes vont stagner ou décliner à l’avenir, alors que 51% s’attendent à voir l’emploi baisser dans le secteur, selon un sondage BVA pour Orange/I-Télé diffusé dimanche.

Selon cette étude réalisée auprès de 966 personnes représentatives de la population française, 33% des sondés estiment que les ventes de voitures en France vont “plutôt décliner” et 44% pronostiquent un statu quo dans les années à venir.

Le marché automobile français enregistre pourtant depuis janvier quelques signes positifs, avec une hausse de 4,1% du nombre d’immatriculations en février et de 5,9% en janvier, alors que les constructeurs hexagonaux ont repris deux points de parts de marché. Le niveau des ventes reste toutefois encore inférieur à celui de 2012 et des années précédentes, après une année 2014 tout juste dans le vert (+0,3%). Les experts du secteur tablent quant à eux, sur un marché stable ou en légère croissance pour 2015.

Les Français sont par ailleurs 51% à juger que dans les années qui viennent, l’emploi dans le secteur automobile aura plutôt tendance à décliner. Seuls 15% s’attendent à le voir repartir à la hausse.

“Si le pronostic d’un déclin est ainsi majoritaire dans l’opinion, il est important de relier ce chiffre aux fortes inquiétudes des Français à l’égard de la montée du chômage, dans un contexte de progression continue du nombre de demandeurs d’emplois”, font remarquer les auteurs du sondage.

Malgré cela, les Français restent tout de même 52% à déclarer que les actions de relance économique menées par les constructeurs automobiles hexagonaux ne sont pas efficaces. Cette tendance est plus marquée chez les moins de 65 ans (57% chez les moins de 35 ans, 56% chez les 35-64 ans), “signe d’une défiance plus forte chez les salariés à l’égard des solutions à la crise proposées par les entreprises”, est-il noté.

44% des Français pensent tout de même qu’elles peuvent avoir un effet positif, notamment parmi les 65 ans et plus (59%).

“Ce jugement global plutôt négatif fait écho au contexte national négatif sur le front de l?emploi, alors pourtant que le secteur automobile a tendanciellement vu ses résultats progresser en 2014, que PSA annonce le versement de primes supérieures à 1000? à ses collaborateurs français et que Renault a récemment fait part de sa volonté de créer 1000 nouveaux emplois”, commente Erwan Lestrohan, directeur d?études chez BVA Opinion.