à Genève, le 5 novembre 2014 (Photo : Fabrice Coffrini) |
[08/03/2015 20:30:25] Genève (AFP) Deux initiatives populaires ont échoué dimanche auprès des électeurs suisses, qui ont très majoritairement refusé une défiscalisation des allocations familiales et ont balayé à 92% une taxe sur l’énergie proposée par des verts, selon les résultats officiels.
Cette taxe proposée par les Vert’libéraux sur les énergies non renouvelables se serait substituée au bout de cinq ans à la TVA pour ne pas aggraver la pression fiscale. Elle aurait pourtant fait grimper le prix de l’essence aux alentours de 5 francs suisses (4,67 euros), pas de quoi enthousiasmer les électeurs qui lui ont dit massivement non.
Les résultats sont partout identiques aussi bien en Suisse alémanique qu’en Suisse francophone, le Valais rejettant la proposition à 96,1%. Ce projet enregistre le plus mauvais résultat pour une initiative populaire depuis 1929. Fait très rare les électeurs de 33 communes ont voté à 100% contre le projet.
Ce vote ne met cependant pas les Suisses à l’abri d’une nouvelle fiscalité écologique, puisque le gouvernement doit présenter d’ici la fin du mois un train de mesures pour sa politique énergétique à l’horizon 2050. Il prévoit notamment une taxe sur l’électricité et une taxe sur l’essence de l’ordre de 20 à 30 centimes de francs suisses. Ces mesures devront être approuvées par le parlement et pourraient faire l’objet d’un referendum.
L’autre initiative proposée par le PDC, le parti démocrate chrétien, visait à exonérer de l’impôt les allocations familiales pour aider les familles. Après sa présentation, les sondages donnaient une majorité en sa faveur, mais avec le temps la tendance s’est renversée. Le non l’a emporté par 75,4% des voix, un sévère camouflet pour le PDC pour sa première initiative populaire depuis plus de 80 ans.
Cette votation n’a pas suscité de débats passionnés ou de mobilisation comme celles en 2014 concernant l’immigration.
Au niveau local un important épisode de la bataille des langues s’est joué dimanche à Nidwald, une petit canton alémanique de 40.000 habitants au centre de la Suisse.
Les citoyens ont été les premiers à se prononcer en Suisse alémanique sur le maintien ou non de l’enseignement du français à l’école primaire. L’enseignement de deux langues étrangères dans le primaire est maintenu, 61,7% des votants ont refusé son abandon comme le demandaient les autorités locales.
Enseigner deux langues étrangères dans le primaire suscite la controverse dans plusieurs cantons alémaniques et six d’entre eux dont Zurich envisagent de remettre en cause cette règle. S’il fallait choisir une seule langue, le français, une des langues officielles de la Confédération helvétique, risquerait d’en faire les frais, cédant la place à l’anglais, souvent jugé plus utile.