un investisseur activiste, va racheter pour 5 milliards de dollars de ses propres actions (Photo : Stan Honda) |
[09/03/2015 14:56:00] New York (AFP) General Motors (GM), sous la pression d’un investisseur activiste, va racheter pour 5 milliards de dollars de ses propres actions et promet de continuer à choyer ses actionnaires.
Ces annonces font partie d’un accord trouvé lundi avec l’homme d’affaires Harry Wilson après d’âpres négociations.
Spécialiste des restructurations d’entreprises, M. Wilson a travaillé au sein de l’administration Obama au redressement de GM tombé en faillite en juillet 2009. Affirmant représenter des actionnaires détenant au total 2,1% du capital de GM, il critiquait les niveaux des retours d’investissements et la performance boursière de GM et plaidait pour un programme de rachats d’actions de 8 milliards de dollars.
Ces critiques rejoignaient les frustrations de certains investisseurs portant sur la stagnation du titre en Bourse.
Vendredi dernier, l’action GM a clôturé à 36,54 dollars, soit un peu plus de trois dollars de plus seulement comparé au cours de réintroduction (33 dollars) en Bourse de GM en novembre 2010. Après l’annonce du programme de rachat de titres, GM bondissait de 3,33% à 37,76 dollars.
– “Gagnant-gagnant” –
Selon le compromis trouvé avec Mary Barra, la directrice générale du groupe de Detroit (nord-est), Harry Wilson renonce à entrer au conseil d’administration et à toutes ses demandes concernant l’utilisation de la trésorerie du groupe automobile.
Cet accord est le résultat “d’un dialogue constructif” avec la direction, a réagi l’investisseur. Ces échanges ont abouti à “une solution +gagnant-gagnant+ impliquant une approche raisonnée des questions de distribution de liquidités et des mesures importantes pour augmenter à long terme la valeur pour les actionnaires”.
Pour Mme Barra, aux commandes depuis plus d’un an, cet accord apparaît comme une “victoire” car il lui évite un conflit aux conséquences médiatiques négatives, alors que le groupe n’en a pas fini avec l’affaire des rappels tardifs de véhicules qui l’a obligé à faire revenir chez ses concessionnaires environ 30 millions de véhicules en 2014, un record, pour différents problèmes mécaniques. L’un d’entre eux est à l’origine de la mort de 64 personnes, selon le bilan le plus récent.
“GM va de l’avant avec son plan de distribution des liquidités”, a dit Mme Barra, soulignant que le groupe restait ouvert aux discussions avec chacun de ses actionnaires.
Le nouveau programme de rachat d’actions, qui commence immédiatement, s’ajoute à un dividende de 36 cents par titre déjà annoncé par GM. Au total, l’enveloppe de rémunération des actionnaires s’élève à 10 milliards de dollars jusqu’en 2016.
Et ce n’est pas fini puisque GM promet de redistribuer ses liquidités disponibles à ses actionnaires. Le groupe dispose actuellement d’une trésorerie de 25 milliards de dollars, accumulée grâce à de gros profits suite à la renaissance de l’automobile américaine après la traversée du désert de 2009. L’an dernier, GM a vendu près de 10 millions de véhicules.
“GM va détailler ses projets de redistribution de capital aux marchés au premier trimestre de chaque année”, a promis lundi Mary Barra.
Les rachats d’actions sont une façon indirecte pour une entreprise de rémunérer ses actionnaires. Mécaniquement, quand une société rachète ses propres actions et les annule, elle augmente la valeur des titres restants pour le plus grand bénéfice de leurs détenteurs.
Le troisième constructeur automobile assure par ailleurs qu’il va maintenir son bilan assaini afin de garder sa note de solidité financière dans la catégorie “investissements” auprès des agences de notation. Son but est de garder 20 milliards de dollars en trésorerie.
Mme Barra a souligné que le groupe maintenait aussi ses objectifs financiers pour 2015 et allait continuer à “investir dans les technologies innovantes (…) afin de dégager une croissance soutenue et de maximiser les retours aux actionnaires”.
GM prévoit une hausse de son bénéfice opérationnel comparé à l’an dernier et veut investir 9 milliards de dollars dans la production de nouveaux modèles et la relance de la marque de luxe Cadillac.