“La mauvaise qualité des lampes commercialisées en Tunisie, le manque de sensibilisation et d’engagement du consommateur et l’absence de cadre réglementaire cohérent organisant l’élimination des lampes à incandescence, sont les principaux obstacles qui entravent la transition vers un éclairage efficace et économe en énergie dans le pays”. C’est ce qu’a affirmé Samir Amara, ingénieur à l’Agence nationale de maîtrise de l’énergie (ANME), qui intervenait lors d’un forum sur l’éclairage LED, organisé en marge du 15ème Salon International des industries électriques et électroniques “SIEL EXPO” (du 4 au 7 mars 2015).
A cette occasion, M. Amara a rappelé les objectifs de la stratégie nationale de transition vers un éclairage efficace qui s’étale sur la période 2014-2016.
Cette stratégie, élaborée par l’ANME, vise en particulier à commercialiser 6 millions de lampes économes d’énergie en remplacement des lampes fluorescentes et à mettre en place un système de recyclage des lampes en fin de vie, a-t-il dit.
Il s’agit également d’alléger les dépenses des ménages tunisiens à travers la réduction des prix des lampes efficaces et des factures électriques et de mettre en place une infrastructure de soutien pour éliminer progressivement les lampes inefficaces à l’échelle nationale.
Or, cette stratégie a donné la priorité à la performance énergétique et à l’économie d’énergie sans s’intéresser au droit du consommateur à l’information concernant les effets néfastes des lampes économes en énergie sur la santé humaine, selon une enquête menée par l’agence TAP et publiée en juin dernier.
En effet, ces lampes contiennent du mercure, un métal lourd que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) classe parmi les produits “dangereux” pour la santé.
Leur commercialisation est, cependant, encouragée par la stratégie tunisienne de transition vers un éclairage efficace et ce en contradiction avec la loi n°117 datée de 1992 relative à la protection du consommateur.
Celle-ci stipule que les produits commercialisées sur le marché doivent présenter des garanties de non nuisance pour la santé du consommateur. Elle stipule également, que tout fournisseur doit informer les utilisateurs concernant tout ce qui est relatif au produit qu’ils désirent acquérir.
La Tunisie est en outre signataire, depuis le 10 octobre 2013, de la convention Minamata sur le mercure à l’instar de 140 pays dans le monde. Cette convention vise à réduire les émissions et les utilisations du mercure ainsi qu’à réduire les importations de produits contenant du mercure (tels que les lampes en question), d’une manière progressive et dans la perspective d’une interdiction de son utilisation (mercure) en 2020. Cette convention mentionne que le rejet du mercure dans la nature ou son utilisation et son élimination non contrôlée ont des effets néfastes sur les systèmes nerveux et immunitaire, sur le coeur, les reins ainsi que sur les poumons.
Par ailleurs, pour le représentant de la société Alpha Technology, Khaled Ouali, bien que la technologie LED utilisée dans l’éclairage présente un fort potentiel en Tunisie, le secteur se caractérise par une “absence totale de veille technologique concernant la normalisation et, partant, la possibilité d’évaluer l’impact de cette technologie sur la santé et la pollution électromagnétique qu’elle peut engendrer”.
WMC/TAP