Ohio (Photo : Scott Olson) |
[10/03/2015 10:07:32] Shanghai (AFP) Les régulateurs chinois ont infligé une amende équivalant à 900.000 euros au groupe américain Procter & Gamble, accusé de “publicité mensongère” sur les qualités blanchissantes d’un dentifrice, selon une annonce des autorités mardi.
Pour la publicité télévisée incriminée, qui reproduisait un extrait d’un populaire talk-show taïwanais, P&G aurait abusé des effets spéciaux en blanchissant “excessivement” par ordinateur la dentition de l’animatrice vedette.
Celle-ci se tournait vers la caméra en déclarant: “Regardez mon sourire d’un blanc immaculé, cela ne m’a pris qu’un jour (pour y parvenir)!”
Jugeant la pratique déloyale, l’Administration shanghaïenne en charge du commerce et de l’industrie a infligé au fabricant de produits d’hygiène et de cosmétiques une lourde amende de 6,03 millions de yuans, a-t-elle précisé dans un communiqué.
D’après l’agence étatique Chine nouvelle, il s’agit de la plus lourde amende jamais infligée dans le pays pour publicité mensongère.
De son côté, P&G –sans confirmer l’amende– s’est vigoureusement défendu, expliquant que la publicité avait cessé d’être diffusée dès l’an dernier et réaffirmant les qualités intrinsèques du produit sur un compte de la plateforme de microblogs Weibo.
Associé à un brossage approprié et à l’usage d’un autre produit d’hygiène dentaire du groupe, le dentifrice Crest, commercialisé en Chine sous le nom de “3D Blanc Étincelant”, “permet de retirer efficacement les tâches sur la surface des dents, les rendant ainsi plus blanches”, a-t-il insisté.
Les régulateurs ont, eux, expliqué dans des médias d’Etat que les seuls trucages autorisés dans des publicités étaient ceux ne concernant pas directement les produits promus –“comme un ciel rendu plus bleu dans une pub de voiture”– selon Chine nouvelle.
Les autorités rappellent volontiers qu’aucune distinction n’est faite entre firmes chinoises et étrangères dans l’application des règlements.
Cette amende record intervient cependant après des salves d’enquêtes “anticorruption” ou “antimonopolistiques” visant des groupes étrangers dans les secteurs automobile, pharmaceutique, agroalimentaire ou électronique.
Ces vastes enquêtes, très médiatisées et suivies parfois de sanctions lourdes, inquiètent vivement les investisseurs étrangers, qui dénoncent régulièrement un traitement inéquitable par rapport à leurs concurrents locaux et une détérioration du climat des affaires en Chine.