éenne (BCE), le 17 novembre 2014 à Francfort, en Allemagne (Photo : Daniel Roland) |
[10/03/2015 10:59:40] Paris (AFP) Yves Mersch, membre du directoire de la Banque centrale européenne (BCE), s’est dit favorable mardi à une consolidation du secteur bancaire en Europe pour répondre aux défis auxquels il fait face.
“Une manière pour les banques d’augmenter leurs profits sans cesser leurs investissements passe par des gains en matière d’efficacité. Dans ce contexte, je vois une solution simple qui est la consolidation du secteur. Selon la plupart des indicateurs, il y a trop de banques en Europe par rapport à la taille du marché”, a souligné M. Mersch lors d’une journée de débats organisée par le magazine The Economist.
Selon lui, un tel mouvement est plus facile à réaliser dans l’environnement actuel, avec notamment la mise en place d’un superviseur unique des banques en Europe.
Car le risque, a souligné Yves Mersch, serait de voir les banques tenter de restaurer leur profitabilité en restreignant leur offre de crédit, notamment à l’égard des petites et moyennes entreprises (PME), qui concentrent l’essentiel de l’emploi en Europe.
“Nous devons faire en sorte d’éviter que les pressions liées au contexte actuel ne fasse trop reculer les prêts bancaires et que ceux-ci restent à un niveau trop bas. (…) Ceci aurait un coût considérable pour l’économie européenne”, a-t-il insisté.
Le membre du directoire de la BCE a aussi mis en avant la nécessité de rendre les règles appliquées au secteur bancaire plus claires à l’avenir.
“Nous entendons de nombreux acteurs du marché dire que les incertitudes réglementaires pèsent sur le financement par les banques. Il est donc temps de rendre plus clair ce à quoi ressemblera le futur paysage réglementaire”, a-t-il fait valoir.
Réagissant lors d’une table ronde organisée peu après, Philippe Bordenave, directeur général délégué de BNP Paribas, s’est montré sceptique concernant une consolidation du secteur bancaire européen.
“En principe, oui, la consolidation est poussée par la mise en place d’un superviseur unique. Mais dans la pratique, on ne peut pas dire que c’est le mouvement que promeuvent les régulateurs en ce moment”, a-t-il relevé.