éenne et les Etats-Unis (TTIP) à Bruxelles, le 7 janvier 2015 |
[11/03/2015 16:47:16] Berlin (AFP) Epinglée par une association de consommateurs, la fédération de l’industrie allemande BDI a dû corriger mercredi sur son site internet une estimation des effets positifs à attendre de l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et les Etats-Unis TTIP, qu’elle avait surévalués presque dix fois.
“Il est vrai que dans notre communication très ample (sur TTIP), on a pu avoir l’impression par endroits que l’effet à attendre serait de 100 milliards d’euros par an” sur l’économie de l’Union européenne, a concédé l’experte du BDI Stormy-Annika Mildner dans un courrier adressé mercredi à l’association Foodwatch, et dont l’AFP a obtenu copie.
Le chiffre véritable, tel que calculé par une étude du Centre for Economic Policy Research (CEPR) commanditée par la Commission européenne, est d’un gain de Produit intérieur brut (PIB) pour l’ensemble de l’UE de 0,5% dix ans après l’entrée en vigueur de l’accord, soit quelque 119 milliards d’euros à l’horizon 2027.
Foodwatch, l’une des nombreuses ONG allemandes mobilisées contre cet accord de libre-échange en cours de négociation, avait interpellé mardi le BDI, dénonçant “une désinformation patente”.
Les passages erronés “ont été immédiatement corrigés ou complétés” sur le site du groupe, a assuré le BDI dans sa lettre, se défendant d’une “campagne délibérée de désinformation”.
Le BDI est l’un des plus fervents avocats de l’accord TTIP, sur lequel fait rage en Allemagne une véritable bataille idéologique et de chiffres. Outre leur présentation sur le site internet de la fédération, son président Ulrich Grillo a utilisé dans nombre discours et interventions publiques les chiffres faux, relève Foodwatch.
La chancelière Angela Merkel a déclaré la semaine dernière qu’elle était favorable à une conclusion des négociations cette année, dans l’intérêt “des emplois et de la croissance économique en Europe”.
Au sein du parti social-démocrate, qui gouverne à Berlin aux côtés des conservateurs, l’accueil réservé au projet est plus tiède.
L’Allemagne est l’un des pays où les résistances de la société civile sont les plus fortes à l’accord, a reconnu récemment la commissaire européenne au Commerce extérieur Cecilia Malmström, venue plaider la cause de TTIP à Berlin. Pour beaucoup les critiques craignent un allègement des standards sanitaires et de sécurité, notamment dans l’alimentation, et refusent les mécanismes d’arbitrage international des différends économiques.