Proche des 16 millions d’abonnés en 2014, Free a encore de l’appétit

8903eee01287d677ab01818015031c517638af64.jpg
à Paris le 10 mars 2015 (Photo : Eric Piermont)

[12/03/2015 13:04:45] Paris (AFP) Free, qui compte au total près de 16 millions d’abonnés fin 2014, veut s’appuyer sur sa solidité financière affirmée pour gagner des parts de marché dans le mobile et pourquoi pas y relancer une guerre des prix.

Le groupe Iliad, maison mère de Free, a dégagé un bénéfice net en hausse de 4,9% à 278,4 millions d’euros l’année passée, lors de laquelle il a réalisé “d’excellentes performances sur ses activités mobiles”, selon un communiqué diffusé jeudi.

“Commercialement nos performances sont très bonnes dans le fixe et le mobile”, a commenté le directeur général Maxime Lombardini lors d’un point-presse.

Le chiffre d’affaires du groupe s’est établi à 4,16 milliards d’euros, “en avance d’un an par rapport à l’objectif”, et son résultat brut d’exploitation (Ebitda) a progressé de 6,6% à 1,28 milliard d’euros.

Iliad se félicite de la croissance de son résultat net “malgré la hausse des amortissements notamment due au lancement des services 4G et à une augmentation du taux d’impôt”.

En 2013, le groupe avait vu son bénéfice net bondir de 42,3%.

Le résultat opérationnel courant a connu une hausse de 5,3% à 569,5 millions d’euros.

La hausse du chiffre d’affaires de 11,2% s’explique “par le développement des activités mobiles et dans une moindre mesure par la poursuite de la croissance des activités fixes”, où Free a subi une offensive tarifaire, notamment de la part de Bouygues Telecom dans les derniers mois de 2014.

A cet égard, le fondateur d’Iliad, Xavier Niel, a répété officiellement qu’il ne croyait pas à une consolidation du secteur en France, avec un passage de quatre à trois opérateurs, pourtant largement désirée par les marchés.

Selon lui, “Martin Bouygues n’est pas vendeur” et l’absorption par SFR-Numericable de Bouygues Telecom reviendrait à voir se créer “un duopole” avec Orange.

Des discussions informelles ont toutefois eu lieu l’an passé avec la filiale du groupe Bouygues en vue d’un rachat. Et l’échec d’Iliad sur T-Mobile US lui laisse une marge de manoeuvre pour agir dans l’Hexagone.

Dans le détail, l’activité mobile du groupe, qui représente 40% du chiffre d’affaires global, a crû de 28% et l’activité fixe seulement de 2,7%.

Free Mobile détient désormais 15% de part de marché, trois ans après son lancement en janvier 2012, et espère atteindre 25% à long terme.

A mesure que le déploiement du réseau fixe de Free s’accélérera, “on pourra avoir une agressivité réellement renforcée sur le marché du mobile et la possibilité de nouveau de diviser les prix”, a prévenu M. Niel.

Cette perspective a de quoi inquiéter ses concurrents dont la rentabilité a été fortement affectée par l’émergence de Free Mobile et qui vivent depuis dans “un univers de cauchemar”, estime-t-il.

– Dette limitée –

Iliad a gagné plus de 2,2 millions de clients sur l’année dernière, dont 228.000 nouveaux abonnés dans le fixe et 2 millions de clients dans le mobile, pour compter un total de 15,9 millions d’abonnés (fixe et mobile).

Le revenu moyen par abonné (ARPU) dans le haut débit est en baisse à 35,10 euros.

Iliad indique par ailleurs avoir mis en fonctionnement plus de 1.900 nouveaux sites mobiles en 2014, “permettant une couverture 3G de plus de 75% de la population”.

L’Arcep, le régulateur des télécoms, annoncera dans les prochaines semaines si cet objectif fixé à janvier a bien été atteint.

L’opérateur entend déployer plus de 1.500 nouveaux sites (antennes) en 2015, avec pour but affiché la couverture de 60% de la population en 4G d?ici à la fin de l’année.

Il insiste sur le renforcement de ses investissements, qui se sont élevés l’an passé à 968 millions d’euros.

L’endettement net d’Iliad a atteint 1,084 milliard d’euros fin 2014.

“Le groupe demeure un des opérateurs télécom parmi les moins endettés d’Europe”, a souligné Maxime Lombardini.

Au titre des perspectives pour 2015, la maison mère de Free vise une croissance de 10% de son Ebitda. D’ici la fin de la décennie, elle ambitionne d’atteindre une marge d’Ebitda supérieure à 40%.

Outre les enchères pour la bande 700 Mhz, Free devra gérer cette année la fin anticipée de son accord d’itinérance avec Orange, souhaitée par le président de l’Arcep Sébastien Soriano.

Vers 13h00 (12h00 GMT), le titre Iliad prenait 0,48% à la Bourse de Paris à 219,40 euros, dans un marché stable (-0,09%).