Grève inédite des tweets aux Echos contre la “publicité déguisée”

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” (Photo : Eric Piermont)

[13/03/2015 14:13:48] Paris (AFP) Les journalistes des Echos ont entamé vendredi matin une grève inédite des tweets pour protester contre “la publication de publicités déguisées”, a indiqué la Société des journalistes (SDJ), alors que la direction regrette “une maladresse” mais se défend de tout mélange des genres.

“La grève, qui a débuté à 9 heures, a été décidée à une large majorité par les journalistes des Echos réunis jeudi en assemblée générale”, a indiqué à l’AFP Leïla de Comarmond, la présidente de la SDJ, à l’origine du mouvement.

Les journalistes, qui n’utiliseront plus leurs comptes Twitter pendant 24 heures, entendent protester contre “un mélange des genres de plus en plus courant entre publicités et articles de journalistes sur le site Les Echos.fr et les réseaux sociaux comme dans les diverses publications papier du groupe”, explique un communiqué de la SDJ.

Le “déclencheur” a été la publication, le 4 mars, d’un message publicitaire de PSA sur le compte twitter de la rédaction des Echos, selon Leïla de Comarmond qui dénonce “une tromperie pour le lecteur”.

Le directeur des Echos, Francis Morel, a estimé de son côté qu’il y avait eu “un dérapage” et “une maladresse” sur le tweet qui a déclenché le mouvement. “Ce tweet n’aurait pas du être fait et ça ne se reproduira pas”, a-t-il déclaré à l’AFP vendredi.

“Il est indispensable de bien différencier” les articles et les contenus sponsorisés, “car la valeur des Echos est sa valeur éditoriale”, a-t-il ajouté.

“Après avoir négocié longtemps avec la Société des journalistes, nous avons conclu une charte en décembre pour la présentation de ces contenus, afin que le lecteur ne puisse pas se tromper : la mention +Rendez-vous partenaire+ et un encadré vert”, a-t-il souligné.

Le litige entre les journalistes et leur direction est lié au développement croissant dans les médias du “brand content”, un type de messages publicitaires devenu très en vogue depuis deux ans, surtout sur internet : il s’agit de contenus sponsorisés par un annonceur, qui ressemblent par leur présentation à un article de journal, ce qui permet à l’annonceur de bénéficier de l’image et la crédibilité du titre où il est publié.

“Nous avons conclu un accord sur la présentation de certains contenus, mais il reste à régler d’autres points, par exemple des +suppléments partenaires+ publiés sur le site des Echos”, a fait valoir de son côté la présidente de la SDJ. “Nous voulons éviter que la marque Les Echos soit abîmée en étant utilisée pour du brand content”.

Francis Morel a par ailleurs déploré cette grève des tweets par les journalistes car “les tweets des journalistes font partie de l’image et de la richesse des Echos, ils sont très valorisants et pour le journaliste et pour le journal”.