ex-Bourse de Paris, en 2013 (Photo : Thomas Coex) |
[14/03/2015 10:43:44] Paris (AFP) Arrimée aux 5.000 points grâce à la Banque centrale européenne, la Bourse de Paris devrait regarder surtout la semaine prochaine du côté de la Réserve fédérale américaine qui tient sa réunion mensuelle.
“La Fed sera au centre de l’attention la semaine prochaine et les investisseurs vont être extrêmement regardants sur la façon dont les choses vont être présentées” concernant le calendrier d’une remontée des taux directeurs de la Fed, explique Pascale Seivy, responsable du conseil en investissement au sein de la banque Pictet.
“Tous veulent savoir quand la hausse de ces taux va intervenir, ce qui pourrait générer un peu de nervosité autour de la réunion” de la banque centrale, poursuit-elle. La présidente de l’institution monétaire de la Fed, Janet Yellen, a réaffirmé à plusieurs reprises la “patience” de la Fed concernant une prochaine hausse des taux.
“Le questionnement principal est donc de savoir jusqu’où ira cette +patience+”, note Christopher Dembik, un économiste de Saxo Banque. “Pour l’instant le consensus du marché prévoit une remontée en juin”, selon lui. “Mais au vu de la force du dollar face à l’euro, il n’est pas sûr que la Fed amorce une hausse”, estime-t-il.
Une réunion de la Fed a toujours un relief particulier pour les investisseurs, mais elle en aura d’autant plus la semaine que le reste du calendrier est peu fourni.
“Il y a une multitude d’indicateurs, mais peu sont prompts à faire beaucoup bouger le marché”, relève M. Dembik.
– Hausse de 17,27% depuis le début de l’année –
Les quelques indicateurs majeurs à l’agenda sont le baromètre ZEW de la confiance des milieux financiers en Allemagne et l’inflation dans la zone euro en février. Aux États-Unis, les demandes hebdomadaires d’allocations chômage, l’indicateur composite de l’activité économique en février (Conference Board) et l’activité industrielle dans la région de Philadelphie en mars sont notamment à l’agenda.
Au bout du compte, pour Mme Seivy, “il n’y aura probablement pas d’annonces très nettes”, mais “si la Fed continue à être +patiente+, la cote parisienne peut redécoller”.
Et avant d’arriver à cette échéance, selon elle, “l’attentisme va sans doute dominer”, après une semaine marquée par le passage au-dessus des 5.000 points, un niveau que le marché n’avait pas atteint en séance depuis début juin 2008.
Au total au cours de cette semaine, l’indice CAC 40 a pris 0,93% et terminé vendredi à 5.010,46 points. Ses gains depuis le 1er janvier atteignent 17,27%.
“Cette semaine a apporté la confirmation que le seul élément qui joue vraiment sur le moral des investisseurs est la politique monétaire”, remarque M. Dembik.
Deux jours après le coup d’envoi par la BCE de son programme de rachats d’actif d’une ampleur historique, avec 60 milliards prévus par mois jusqu’en septembre 2016, soit un total de 1.140 milliards, la cote parisienne a ainsi réussi à se hisser au-dessus de 5.000 points.
“En début de semaine, la Grèce est un peu revenue sur le devant de la scène”, mais finalement “tout a été balayé” par le programme de la BCE, note Mme Seivy. Et selon elle, “même si sur l’ensemble de la semaine, la progression n’a pas été très importante, elle restera marquée par le franchissement du seuil symbolique des 5.000 points”.