à la hausse en 2014 avec un sursaut de 8%, après trois années de stabilisation (Photo : Jean-Sebastien Evrard) |
[15/03/2015 22:11:53] Paris (AFP) Les investissements étrangers créateurs d’emplois en France sont repartis à la hausse en 2014 avec un sursaut de 8%, après trois années de stabilisation, a annoncé dimanche Business France, agence chargée de promouvoir les investissements internationaux et l’exportation.
En tout 1.014 décisions d’investissement l’an dernier sont liées à la création de plus de 20.300 emplois et le maintien de plus de 9.500, faisant de 2014 la 2e meilleure année en 10 ans.
La hausse de 8% est à périmètre constant, le mode de calcul ayant changé. Business France comptabilise cet année les décisions d’emplois dès le 1e emploi, au lieu de les prendre en compte à partir de 10 emplois. Selon les critères en vigueur jusqu’en 2013, le nombre de projets est passé de 685 en 2013 à 740 l’an dernier.
“La France continue d’attirer des investissements dans les fonctions à forte valeur ajoutée, notamment celles de la production et de la recherche”, se félicite Business France. “Depuis quatre ans, la France est le 1e pays d’accueil des implantations industrielles en Europe”, a déclaré à la presse la directrice générale de Business France, Muriel Pénicaud.
Les activités de production ont représenté en 2014 30% des investissements réalisés en France, les fonctions de recherche et développement, ingénierie et design 9%. Il y a eu 16 décisions d’investissements dans les quartiers généraux monde ou Europe contre 5 en 2013.
Les investissements viennent dans leur large majorité (61%) d’Union européenne. L’Amérique du nord arrive en deuxième place (22%), suivie de l’Asie (12%).
“Même dans les pays où il y a beaucoup de French bashing (critique systématique de la France, NDLR) l’investissement continue. Il y a un vrai décalage entre la perception et la réalité”, a fait remarquer Mme Pénicaud dans une allusion notamment aux Etats-Unis, dont les entreprises sont les premiers investisseurs en France (19%).
“Il faut rester prudent avec les chiffres, mais je constate que le +French bashing+ a perdu du terrain depuis le milieu de l’année dernière. Et cela se constatera sans doute davantage en 2015. Je voyage toute l’année et je le vois: le regard sur la France n’est plus le même”, a commenté dans Les Echos le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius.
Les investisseurs provenaient l’an dernier de 47 pays contre 44 en 2013 et 39 en 2012, avec l’an dernier en tête les Etats-Unis, suivis de l’Allemagne (14%),du Royaume Uni (9%), de l’Italie (9%) et du Japon (6%).
“La Chine investit encore relativement peu en France et moins que dans d’autres pays”, note Caroline Leboucher, directrice générale adjointe chargée de l’investissement. Elle souligne “l’internationalisation relativement récente des entreprises chinoises, qui remonte à environ 10 ans” et dit constater “un intérêt de plus en plus marqué des entreprises chinoises” pour la France notamment en tant que “hub vers l’Afrique”.
Né le 1e janvier de la fusion de l’agence d’accompagnement des entreprises à l’exportation Ubifrance et de l’Agence française pour les investissements internationaux (AFII), Business France démarche quelque 5.000 entreprises étrangères chaque années pour les inciter à venir en France.
“C’est en Amérique du nord et Europe du nord que notre image est moins bonne, nous n’avons pas ce problème dans les Bric (Brésil, Russie, Inde Chine) et en Asie mais je ne sous-estime pas le +French bashing+ et le risque qu’il fait courir”, a commenté Mme Pénicaud.
Plus de 20.000 entreprises étrangères sont implantées en France. Elles y emploient plus de 2 millions de personnes. Selon l’Institut national de la statistique et des études économiques, ces entreprises comptent pour 12% de l’effectif salarié du pays, elles assurent 31% de ses exportations et 19% de son chiffre d’affaires. Les filiales étrangères emploient le quart des chercheurs français.