Le ministre des Affaires sociales, Ahmed Ammar Youmbai, a annoncé, samedi 14 mars, que le contrôle sera renforcé au cours de 2015 et 2016 sur les sociétés en vue de vérifier si elles respectent l’opération de déclaration des revenus de leurs employés et afin de permettre aux Caisses sociales de recouvrer leurs dettes.
Lors d’une conférence à Tunis sur “les équilibres financiers des caisses sociales: réalité et défis”, Youmbai a appelé les structures de contrôle de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) ou les inspections de travail à appliquer la loi contre les entreprises contrevenantes.
Il a appelé les entreprises à faire preuve de patriotisme et à prendre conscience du fait que le non respect de la loi et la non déclaration des revenus des employés nuisent à l’économie du pays et à la situation financière des caisses sociales dont le déficit cumulé au cours des trois dernières années a atteint 1,1 milliard de dinars.
Youmbai a souligné la nécessité de trouver des solutions radicales et urgentes pour sauver ces caisses et mettre fin à leur déficit croissant. Il s’agit d’un déficit structurel lié au recul de l’indicateur de croissance démographique établi à 2,5 actifs pour un retraité du secteur public et à 4,5 actifs pour un retraité du secteur privé, soit une taux global ne dépassant pas 3,6 actifs pour un retraité contre une moyenne mondiale de 6 actifs pour chaque retraité.
Le ministre a ajouté que la commission sectorielle des caisses sociales oeuvre en vue de parvenir à des suggestions et solutions consensuelles entre les trois partenaires de la production. L’augmentation de l’âge de la retraite, par exemple, permettra d’économiser 350 millions de dinars par an, a-t-il fait savoir, indiquant que le même résultat sera obtenu si les cotisations sont augmentées.
Le directeur de la Caisse nationale de retraite et de prévoyance sociale (CNRPS), Mohamed Kraiem, a mis l’accent sur la nécessité de tenir compte lors de la recherche de solutions de plusieurs facteurs dont, notamment, l’augmentation du nombre des départs en retraite, la maîtrise du rythme des recrutements dans le secteur public et des prélèvements sur salaires qui s’élèvent, actuellement, à 20% (entre sécurité sociale et impôts).
Enumérant les causes du déficit, Kraiem a cité, entre autres, le recul de l’indicateur démographique, le mode de calcul de la pension de retraite et le départ précoce à la retraite (moins de 60 ans).