Quatre ans depuis la révolution, on se retrouve avec une économie chahutée, malmenée. Quatre ans de léthargie. Tout le monde espérait qu’avec les élections –législatives et présidentielle- les Tunisiens allaient enfin apercevoir le bout du tunnel.
Depuis un peu plus d’un mois, le pays s’est doté d’un Parlement et d’un gouvernement. Alors, tout le monde se disait que la chose économique allait reprendre son cours normal. Mais rien n’y fait.
Un peu moins de 48 heures après l’intervention du Premier ministre, Habib Essid, qui ne semble pas avoir convaincu le monde des affaires, et voilà que surgit une attaque terroriste qui a visé un des secteurs essentiels de l’économie tunisienne: le tourisme.
En effet, ce mercredi 18 mars 2015, deux ou trois terroristes armés ont attaqué le musée du Bardo, pris en otages plusieurs touristes -17 d’entre eux seraient morts.
C’est extrêmement grave. D’ailleurs, la presse étrangère, particulièrement européenne (sites web, radios, télévision…), est en train de relayer les informations autour de cette attaque terroriste.
En fait, tout se passe comme si on avait fait des élections pour rien: un chef d’Etat qui semble avoir son allant depuis qu’il a accompli son rêve d’occuper le Palais de Carthage, un Premier ministre ni charismatique ni rassurant, un gouvernement accouché par césarienne, des ministres sans aucune expérience dans la gestion des affaires, des députés immatures… Ajouter à toutes ces tares, un syndicat qui prend toute l’économie du pays en otage.
Dans ces conditions, est-il possible d’envisager la relance de l’économie tunisienne à même d’enrayer cette spirale négative dans laquelle se trouve notre pays depuis 4 ans?
La Tunisie pourra-t-elle se relever de cette nouvelle tragédie? Rappelons qu’on a eu trois assassinats politiques, plusieurs de nos soldats ont perdu la vie ces dernières années, mais jamais on ne s’était attaqué aux touristes. Donc, les conséquences de cette attaque du Bardo risquent d’être dramatiques pour la Tunisie, économiquement et politiquement du reste.
D’ailleurs, il n’est pas inutile de rappeler l’attaque devant la Synagogue Djerba le 11 avril 2002 : 19 personnes tuées, dont quatorze touristes allemands, trois tunisiens, un Franco-tunisien et un Français, et faisant trente blessés. A cette époque, les Allemands constituent le plus grand nombre de touristes visitant la Tunisie. Depuis cette date, on n’a pas pu reconquérir les touristes allemands. Aujourd’hui, ce sont les Italiens qui seraient les plus nombreux parmi les victimes de l’attaque du musée du Bardo.…