écoliers attendent de rentrer en communication avec une astronaute italienne de la station spaciale internationale (ISS) Samantha Cristoforetti, le 19 mars 2015 dans un gymnase à Rueil-Malmaison près de Paris. (Photo : Jacques Demarthon) |
[19/03/2015 16:22:55] Rueil-Malmaison (AFP) “F6KFA pour RS0ISS, à vous…” Les élèves de CM1 et de CM2 de l’école de La Malmaison à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine) retiennent leur souffle jeudi, alors qu’un des membres du radio-club de la ville tente d’établir le contact avec la station spatiale internationale.
Une minute plus tard, à 9h16, une voix couverte par un léger larsen se fait entendre. C’est Samantha Cristoforetti, astronaute italienne embarquée à bord de l’ISS, à 400 kilomètres au-dessus de leurs têtes. Elle va répondre aux questions des élèves de Rueil et de collégiens de Saint-Junien (Haute-Vienne).
“Avez-vous emmené un objet personnel dans l’espace ?”, “Que ressentez-vous quand vous-êtes en apesanteur ?”, “Est-ce qu’il est possible d’aller dans l’ISS quand on a un handicap physique ?”… Sans jamais oublier le “over” qui marque la fin d’une intervention.
L’astronaute vante “la sensation de liberté et de légèreté” qu’elle ressent. Dans son temps libre, elle aime “regarder la Terre, profiter de la beauté de la vue”. Elle rassure aussi son auditoire, pour manger à bord “il y a de tout, même des fruits et légumes”.
Il se produit en moyenne deux échanges comme celui-ci chaque semaine dans les pays impliqués dans ce programme spatial (Etats-Unis, Russie, Canada, Japon et Etats membres de l’Agence spatiale européenne).
Le groupe de travail international Ariss (Amateur radio on the international space station) recense les demandes et programme les contacts. Aux radio-clubs locaux de fournir l’indispensable antenne et des émetteurs-récepteurs, micros et batteries (toujours en double, en cas de panne).
Une poignée de liaisons seulement ont lieu en France chaque année, d’où une longue liste d’attente: l’école de La Malmaison a candidaté en février 2012 et a dû accepter de partager son créneau avec un autre établissement scolaire.
– ‘Un moment unique’ –
Les élèves ont bien conscience du privilège. “Il y avait beaucoup de stress mais tout est retombé quand on a entendu sa voix. Après je ne pensais plus qu’aux questions qu’on voulait poser à Samantha”, raconte Souad. “C’est un moment unique, on n’est pas prêt de l’oublier, c’est vraiment une personne importante”, ajoute Gaétane.
entrer en communication avec une astronaute italienne de la station spaciale internationale (ISS) Samantha Cristoforetti, le 19 mars 2015 (Photo : Jacques Demarthon) |
Antoine, lui, est un peu déçu: la connexion s’est interrompue alors que l’astronaute répondait à sa question. “J’ai envie de la reposer dans 52 minutes, quand ils repasseront près de nous”, dit-il en regardant la carte qui indique en temps réel la position de l’ISS.
Si, comme toujours, l’échange a été bref, c’est que la station spatiale internationale n’est joignable que lorsque qu’elle s’apprête à survoler un pays puis s’en éloigne. Pour la France, c’est à 2.000 kilomètres environ au dessus de l’Atlantique et jusqu’à la Grèce. A une vitesse moyenne de 28.000 km/h (soit une révolution autour de la Terre en 1h30), ce trajet est parcouru en à peine une dizaine de minutes.
Les laissés-pour-compte posent finalement leurs questions à la première spationaute française Claudie Haigneré, venue assister à l’événement. Une consolation suffisante pour la plupart d’entre eux, qui jurent de “ne plus se laver la joue” après l’avoir embrassée.
Et pour ceux qui, comme Antoine, espèrent un nouveau contact avec l’ISS, il pourrait se faire en images: Ariss travaille à une liaison télé-numérique.