Lafarge et Holcim poursuivent leurs discussions pour sauver la fusion

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ésident du groupe cimentier français Lafarge, le 7 avril 2014 à Paris (Photo : Franck Fife)

[19/03/2015 17:49:11] Paris (AFP) Les cimentiers Lafarge et Holcim poursuivaient jeudi leurs discussions pour tenter de sauver leur projet de fusion, sans avoir trouvé d’accord pour l’instant, ont indiqué à l’AFP des sources proches du dossier.

Les juristes des deux sociétés s’efforcent de trouver un accord équilibré après la remise en cause dimanche par Holcim des termes de la fusion et sa volonté de laisser sur la touche le PDG français Bruno Lafont, l’un des architectes de ce projet qui devait assumer la direction générale de la nouvelle entité.

Le cimentier suisse aurait proposé à M. Lafont la coprésidence de la future entité, mais il reste à désigner la personne qui prendra la direction générale, poste attribué à Lafarge dans l’accord initial.

A la Bourse, les cours des deux groupes restaient stables en attendant des nouvelles sur les négociations. A 17H00, Lafarge cédait 0,18% à 62,56 euros, alors qu’Holcim gagnait 0,67% à 75,50 francs suisses.

Malgré les incertitudes sur leur projet de fusion, les actionnaires de l’industriel irlandais CRH ont validé l’acquisition de 6,5 milliards d’euros d’actifs cédés par Lafarge et Holcim pour que leur projet obtienne le feu vert des autorités de la concurrence.

Ces ventes ne seront effectives que si la fusion aboutit.

“La résolution proposée à la réunion extraordinaire de ses actionnaires, portant sur l’acquisition d’actifs mis en vente par Lafarge et Holcim avant leur fusion proposée, a été adoptée par les actionnaires. 99,99% des actionnaires qui ont voté se sont prononcés en faveur de l’acquisition”, a expliqué CRH dans un communiqué.

Les termes de la cession du bloc d’actifs, rappelés dans la résolution votée jeudi par les actionnaires du groupe irlandais, prévoient que Lafarge et Holcim verseraient 158 millions d’euros de dédommagement à CRH s’ils revenaient sur leur idée de vendre ces actifs ou s’ils renonçaient à leur fusion.

Ces actifs cédés comprennent des activités en Europe, notamment en France, mais aussi au Canada, au Brésil et aux Philippines.

Leur achat permettrait à CRH d’entrer dans la cour des grands cimentiers, parmi lesquels se trouvent les principaux concurrents de Lafarge et Holcim, comme l’Allemand HeidelbergCement ou le Mexicain Cemex.

Lafarge et Holcim avaient annoncé en avril 2014 une fusion “entre égaux” devant donner naissance à la fin de ce semestre à un colosse du béton pesant 32 milliards d’euros de chiffre d’affaires (avant cessions) et comptant 130.000 salariés dans 90 pays.