Le logo de Land-Rover |
[20/03/2015 07:51:42] Pékin (AFP) Jaguar Land Rover, violemment épinglé par la télévision d’Etat chinoise pour des boîtes de vitesse supposément défectueuses, a annoncé qu’il allait rappeler un peu plus de 36.000 véhicules SUV dans le pays.
Le constructeur –d’origine britannique et aujourd’hui propriété de l’indien Tata Motors– avait présenté des excuses contrites dès lundi, au lendemain d’une émission de CCTV consacrée aux droits des consommateurs, où il était ciblé.
Les journalistes du média d’Etat y affirmaient que les 4×4 urbains de la gamme Range Rover Evoque étaient équipés de boîtes de vitesse défectueuses.
“Nous allons organiser un rappel” concernant 36.451 véhicules, “et nous présentons aux clients nos plus profondes excuses”, a indiqué Jaguar Land Rover sur son compte officiel de microblogs Weibo.
Le groupe s’est par ailleurs engagé à prolonger jusqu’à sept ans ou à 240.000 km la garantie sur ses boîtes de vitesse.
L’émission de CCTV, diffusée chaque année à la mi-mars pour la “Journée mondiale des droits des consommateurs”, est devenue un rituel dont les grandes multinationales –d’Apple à McDonald’s– font souvent les frais.
Cette année, elle n’épargnait pas les firmes automobiles étrangères, s’en prenant notamment aux allemands Volkswagen et Mercedes-Benz (unité de Daimler) et au Japonais Nissan, certains de leurs concessionnaires respectifs étant accusés de surfacturer leurs réparations.
Cette nouvelle salve de critiques par un média d’Etat intervient alors que plusieurs constructeurs –dont Volkswagen, Mercedes et Jaguar Land Rover– ont fait ou font toujours l’objet d’enquêtes antimonopolistiques de la part des autorités chinoises de la concurrence.
Ils sont accusés de maintenir des prix exagérément élevés pour les pièces détachées des véhicules.
Pékin réfute régulièrement les complaintes selon lesquelles il viserait plus volontiers les firmes étrangères en épargnant les entreprises chinoises — cette même émission de CCTV fustigeait d’ailleurs les acteurs locaux du secteur des télécoms.
Mais la multiplication des enquêtes anticorruption et antimonopolistiques ces deux dernières années, avec parfois de lourdes amendes à la clef, n’en alarme pas moins vivement les investisseurs étrangers, qui dénoncent une détérioration du climat des affaires en Chine.
Le pays, premier marché automobile mondial, reste crucial pour les grands constructeurs mondiaux, en dépit d’un net ralentissement des ventes.