événement de promotion de produits agricoles normands, le 17 décembre 2014 (Photo : Eliot Blondet) |
[21/03/2015 14:09:36] Paris (AFP) La Bourse de Paris devrait profiter d’un agenda calme la semaine prochaine pour souffler un peu, après deux semaines intensément rythmées par les banques centrales, qui l’ont propulsée à des niveaux records.
“La semaine prochaine s’annonce calme de toute part”, avec seulement quelques indicateurs de premier plan, “ce qui devrait permettre à la cote parisienne de digérer la forte hausse” enregistrée depuis le début de l’année, résume Isabelle Enos, directrice adjointe de la gestion chez B*capital (groupe BNP Paribas).
“Le marché aura quelques statistiques pour s’occuper mais sans que ce soit des chiffres susceptibles de faire bouger en profondeur la cote”, prévoit également Jean-Louis Mourier un économiste du courtier Aurel BGC.
Les indicateurs américains “peuvent notamment engendrer quelques réactions après la réunion de la Réserve fédérale américaine” et la communication de sa présidente, Janet Yellen qui a clairement lié la prochaine hausse des taux directeurs de l’institution à l’état de l’économie américaine, complète-t-il.
Les commandes de biens durables en février publiées mercredi, les demandes hebdomadaires d’allocations chômage jeudi et la 2ème estimation de la confiance des consommateurs en mars (Université de Michigan) vendredi sont les principaux chiffres attendus outre-Atlantique.
Les indicateurs d’activités PMI en mars dans la zone euro et aux États-Unis mardi prochain seront aussi surveillés, tout comme le baromètre Ifo du moral des entrepreneurs allemands en mars le jour suivant.
“Nous avons quand même le sentiment que les risques s’estompent” et il y a “peu de raisons que la cote sorte de sa torpeur, sauf en cas de nouvelles inattendues, notamment du côté de la Grèce”, estime M. Mourier.
Du fait d’un agenda moins fourni, “les investisseurs auront plus de temps pour regarder les petits signaux” ou pour se pencher de nouveau sur le cas de “la Grèce qui reste une source de questionnement car le problème de son financement n’est toujours pas résolu”, observe également Mme Enos.
– Record depuis le 19 mai 2008 –
Mais “le marché n’a pas forcément envie d’aller plus bas”, ajoute-t-elle.
La cote parisienne devrait donc surtout en profiter pour consolider les gains importants engrangés depuis le début de l’année.
Au cours de la semaine écoulée, l’indice CAC 40 a pris 1,54% et terminé à 5.087,49 points, soit son plus haut niveau depuis le 19 mai 2008. Ses gains depuis le 1er janvier atteignent 19,07%.
Cette semaine, la Réserve fédérale américaine se réunissait alors que la Banque centrale européenne avait galvanisé les jours précédents les marchés européens en lançant son programme de rachats d’actifs d’ampleur historique.
“Il y avait une grosse attente autour de la banque centrale américaine, qui a fait globalement ce qui était attendu d’elle et a rassuré les investisseurs”, remarque M. Mourier.
A l’issue de la réunion mensuelle la Fed a en effet abandonné la promesse d’être “patiente” avant une première hausse des taux, tout en repoussant l’exécution concrète, exclue pour avril.
Dans le même temps, elle est apparue plus circonspecte sur l’économie des États-Unis, révisant en baisse ses prévisions de croissance et d’inflation, mais surtout les membres du Comité monétaire (FOMC) sont apparus bien moins pressés de freiner l’accès à l’argent facile dans leurs projections sur le niveau des taux directeurs en 2015 et 2016.
“Il y avait beaucoup de risques d’une mauvaise interprétation”, ce qui aux niveaux élevés où se trouvaient les marchés européens aurait pu entraîner une baisse sensible, note Mme Enos.
“L’exercice était donc difficile, mais Mme Yellen a parfaitement réussi, en faisant accepter aux marchés l’idée d’une remontée des taux directeurs cette année et en faisant aussi passer le message que les mouvements ne seraient dictés que par l’état de l’économie”, détaille Mme Enos.
Du coup, ajoute-t-elle, “le virage ne devrait pas être trop difficile”.