ège de Saint-Gobain à La Défense, près de Paris (Photo : Eric Piermont) |
[23/03/2015 13:23:52] Zurich (AFP) Le groupe suisse de spécialités chimiques Sika, dont le français Saint-Gobain veut prendre le contrôle, a affirmé lundi qu’un tribunal à Zoug, en Suisse, avait rejeté toutes les requêtes de la holding des héritiers concernant les droits de vote.
“Le conseil d’administration de Sika accueille la décision et va procéder à une analyse approfondie”, a commenté la société suisse dans un communiqué.
Sika et la société de holding Schenker-Winkler (SWH) s’affrontent autour de l’offre que Saint-Gobain avait faite en décembre à cinq héritiers du fondateur du groupe suisse.
A la Bourse suisse, le titre a immédiatement réagi, gagnant plus de 9% avant de céder un partie de ses gains. A 12H50 GMT, l’action Sika gagnait 5,36% à 3.735 francs suisses alors que le SPI, l’indice élargi de la place suisse, reculait de 0,32%.
“Saint-Gobain a pris connaissance de la décision du Tribunal cantonal de Zug, sans en disposer, n’étant pas partie à la procédure”, a de son côté réagi le groupe français.
“Il est très important de souligner que cette décision ne porte pas sur le fond”, a toutefois pointé une porte-parole de Saint-Gobain.
Dans un communiqué, Schenker-Winkler a expliqué que le juge n’avait pas vu la nécessité, par mesure préventive, de clarifier la question de savoir si la restriction des droits vote était admissible avant l’assemblée générale qui doit se tenir le 14 avril prochain.
Cette question devra être résolue dans le cadre d’une “procédure ordinaire”, a-t-elle précisé, soulignant que le juge avait laissé ouverte la question de savoir si le conseil d’administration était habilité à restreindre les droits de vote.
“La présente décision par ce juge unique n’affecte pas la validité du contrat entre SWH et Saint-Gobain”, a-t-elle également insisté.
Début décembre, Saint-Gobain avait proposé 2,75 milliards de francs suisses (2,3 milliards d’euros au cours de l’époque) à cinq héritiers du groupe pour racheter leur participation qui se monte 16,1% du capital, mais représente 52,4% des droits de vote. Cette opération permettrait à Saint-Gobain de prendre le contrôle du groupe sans lancer d’offre publique d’achat.
Mais les dirigeants de Sika et une partie du conseil d’administration s’étaient fermement opposés à la transaction sur laquelle ils n’avaient pas été consultés.
Les dirigeants de Sika, qui ont entretemps obtenu le soutien d’investisseurs internationaux, dont la fondation Bill & Melinda Gates, ont depuis organisé la riposte.
Le 26 janvier, le conseil d’administration avait invoqué les statuts de la société pour proposer de limiter les droits de vote des héritiers à 5% du montant du capital-actions lors de l’assemblée générale.
Le bras de fer avait alors pris un tour juridique, la holding Schenker-Winkler ayant entre autres saisi le tribunal à Zoug, le canton suisse où se trouve le siège de la société. La semaine dernière, la justice avait également rejeté la demande de la holding concernant la convocation d’une assemblée générale extraordinaire, dans la mesure où l’assemblée ordinaire doit se tenir prochainement.