Après Paris, le 11 janvier 2015, Tunis s’apprête à accueillir des personnalités du monde entier pour dénoncer la barbarie terroriste qui a frappé un symbole de la Tunisie, le 18 mars 2015, le Musée national du Bardo. Mais à la différence de la marche mondiale de Paris pour laquelle c’est le président de la République, François Hollande en personne, qui l’avait annoncée, en Tunisie c’est la ministre du Tourisme, Salma Elloumi-Rékik, qui s’est chargée de le faire, précisant que cette grande marche à Tunis, qui sera organisée par les trois présidences (de la République, du gouvernement et de l’ARP), réunira des dirigeants du monde entier pour dénoncer l’attaque terroriste du musée du Bardo, et ce le 29 mars 2015.
Mme Rékik a également rappelé que cette opération terroriste a touché l’économie tunisienne et l’un de ses secteurs vitaux, en l’occurrence celui du tourisme, au point de renforcer la volonté du gouvernement à faire de la sécurité et de la stabilité dans le pays sa priorité: “Nous combattrons le fléau du terrorisme qui est étranger à la société tunisienne et que tous les Tunisiens rejettent… La violence et le terrorisme n’ont pas de place en Tunisie, pays de nature ouvert et tolérant“.
Pour l’heure, nous ignorons les personnalités étrangères qui prendront part à cette marche, ni le nombre, encore moins l’itinéraire de la marche (Centre-ville de Tunis, le Musée du Bardo, au Palais de Carthage…). S’il est certain que des chefs d’Etat africains seront de la partie, combien de chefs d’Etat et souverains arabes répondront à l’appel de Tunis?
L’autre question qui se pose est de savoir si la Tunisie est capable d’assurer la sécurité des grandes personnalités mondiales réunies dans le même lieu.
Ceci étant, cette marche, si elle a lieu, permettra pour la Tunisie de savoir qui sont ses “vrais amis“, pas seulement dans les déclarations d’intention. Elle permettra également de mesurer la “valeur Tunisie“ dans le monde –comparativement à la “valeur Charlie Hebdo“. Car là c’est du concret, même si nous ne devons pas nous attendre à des chèques de leur part, mais leur présence vaudra peut-être plus que tout l’or du monde.
Et ceux qui veulent vraiment soutenir la jeune démocratie tunisienne –vantée tous azimuts mais jalousée et enviée particulièrement par le monde arabe-, c’est une occasion de se montrer solidaires des Tunisiens, de leur économie et de leur avenir. Cependant, solidarité du monde ou pas, les Tunisiens (ceux épris de paix et de démocratie) s’en sortiront, comme l’a d’ailleurs souligné à maintes reprises le président de la République, Béji Caïd Essebsi, depuis cette attaque abominable au musée du Bardo.
Seulement il est nécessaire d’être vigilants, car ce sont des Tunisiens qui ont voulu faire mal à la Tunisie. De ce fait, les traîtres à la nation doivent être dénoncés et traduits en justice. D’ailleurs, on a vu comment une manifestation organisée dernièrement à Paris contre le terrorisme en Tunisie, par des Tunisiens, aurait viré à une manifestation de soutien aux “frères musulmans d’Egypte“.