Le gouvernement a répertorié, dans un document de synthèse publié lundi 23 mars, les urgences impérieuses à mettre en oeuvre par les divers ministères au cours des cent premiers jours de gestion des affaires publiques.
Selon ce document, plusieurs projets et actions identifiés sont déjà en phase de concrétisation, conformément à la promesse faite par le chef du gouvernement, dans son adresse au peuple, d’informer l’opinion publique des mesures retenues.
Ces dernières se répartissent entre 15 chapitres. Le premier, relatif au volet législatif, énumère les lois à promulguer en priorité. Il s’agit de la loi organique sur le Conseil supérieur de la magistrature, la mise en place de la Cour constitutionnelle dans le délai d’un an prévu par la Constitution, la refonte de la loi sur l’expropriation pour cause d’utilité publique et l’amendement du Code de l’investissement.
Le second chapitre concerne l’élaboration du document d’orientation du Plan quinquennal de développement 2016-2020. Le troisième focalise sur la sécurité et la lutte antiterroriste, à commencer par l’enclenchement de la procédure de ratification de la nouvelle loi sur la lutte contre le terrorisme et le blanchiment d’argent, et d’une loi connexe relative à la répression des agressions commises contre l’armée et les forces de sécurité.
Le quatrième chapitre de ce document est consacré à la protection du pouvoir d’achat du citoyen, la lutte contre l’enchérissement des prix par une meilleure maîtrise des glissements du taux d’inflation et du déficit commercial, la lutte contre la contrebande et le renforcement du contrôle économique.
Le chapitre V porte sur la prise en charge des couches sociales vulnérables. La première action envisagée à ce propos consiste à porter de 1 à 2% le quota de personnes porteuses de handicap à embaucher dans la fonction publique et les organismes publics et privés. Il s’agit, aussi, de lutter contre l’interruption précoce de scolarité des jeunes filles rurales et du lancement d’un appel d’offres pour la construction de 2.700 logements sociaux.
Le chapitre VI a trait à la prise en charge médico-sanitaire et sociale. Il s’agit d’accorder la priorité aux programmes de protection sanitaire de base, aux services de proximité, au développement de la médecine préventive et au lancement d’un programme urgent pour l’amélioration du dépistage épidémiologique et la lutte contre les maladies contagieuses en milieu scolaire, outre la promotion de la gouvernance dans le secteur de la santé. Les cas restés irrésolus se rapportant aux familles des martyrs et blessés de la révolution et celles des militaires engagés dans des opérations de lutte antiterroriste sont concernés par ce même chapitre qui prévoit aussi la majoration de 30 dinars de l’allocation servie aux familles nécessiteuses.
Il est précisé dans le même chapitre que le gouvernement s’achemine vers la création d’au moins 30 “maisons de prestations sociales” et d’un “conseil national des Tunisiens à l’étranger”.
Il est d’autre part question, dans le chapitre suivant, de l’amélioration du cadre de vie, de l’hygiène et du milieu par la création de nouvelles municipalités, le règlement du problème lancinant des déchets et la réalisation des études de faisabilité de la réhabilitation de dizaines de quartiers populaires.
Le chapitre VIII du document porte sur l’éducation, l’enseignement, la recherche scientifique, la formation professionnelle, l’emploi et l’économie numérique. Il y est question, entre autres mesures, de la mise en place d’un comité de pilotage de la réforme éducative, de l’organisation d’un dialogue national à cet effet, d’une autonomie accrue des universités, du renforcement de l’employabilité des diplômés universitaires, de l’amélioration du niveau de la formation et de la qualité de l’enseignement supérieur et de la création d’un portail national spécialement dédié aux concours de recrutement dans le secteur public.
Quant au chapitre IX, il est consacré aux infrastructures et équipements collectifs, ainsi qu’au transport. Il prévoit d’accroître la cadence des travaux sur les autoroutes et les routes, de réaliser un programme d’entretien des pistes agricoles, de reprendre les travaux de construction de bâtiments civils, suspendus depuis un certain temps, de lancer un programme d’intervention d’urgence, d’entretien et de rénovation des établissements éducatifs, d’améliorer la qualité des prestations du Port de Radès et de l’Aéroport de Tunis-Carthage, de consolider l’infrastructure industrielle et technologique et d’améliorer la qualité des services dans le transport public.
Le chapitre X du plan d’action gouvernemental porte sur l’industrie, l’énergie et les mines. Il y est question de l’impulsion de l’investissement, de l’accompagnement des PME, du renforcement de la compétitivité de l’entreprise, de l’amélioration des ressources énergétiques, de la promotion de la fonction des mines et de la mise à niveau environnementale.
L’agriculture, les ressources en eau et la pêche meublent le chapitre XI qui comprend le règlement par étapes du dossier de l’endettement des agriculteurs et patrons pêcheurs, mais aussi l’achèvement de la réalisation de quatre grands barrages et l’organisation d’une consultation nationale sur les terres domaniales agricoles.
Le chapitre XII porte sur la culture, la jeunesse, l’enfance et les affaires du culte. L’accent y est surtout mis sur le parachèvement du projet de la Cité de la culture, la mise à niveau des maisons de culture dans les régions intérieures, la responsabilisation du discours religieux, la régularisation de la situation de la Mosquée de la Zitouna et la réorganisation du fonctionnement des mosquées et autres écoles coraniques sur des bases plus rationnelles.
Le chapitre XIII est entièrement dédié à la réunion des conditions de succès de la saison touristique par la mise en place d’un train de mesures incitatives et la relance de l’activité des aéroports de Monastir et Enfidha qui connaissent un certain fléchissement.
Le secteur financier et bancaire fait l’objet du chapitre XIV qui prescrit de garantir les équilibres des finances publiques, faire avancer rapidement les grandes réformes fiscale et financière, recapitaliser les banques publiques et diligenter un audit des crédits affectés aux régions et non dépensés.
Enfin, le chapitre XV consacré aux relations extérieures de la Tunisie prévoit un redéploiement des missions diplomatiques à l’étranger et la relance du processus de “partenaire privilégié” de l’Union européenne.