Chômage : le gouvernement espère une bonne nouvelle avant les départementales

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ôle emploi dans le nord de la France, en août 2014 (Photo : Philippe Huguen)

[25/03/2015 05:17:51] Paris (AFP) Le gouvernement espère une bonne nouvelle sur le front du chômage avant le second tour des départementales, avec la publication mercredi des inscrits à Pôle emploi à fin février.

“Il semblerait que nous pourrions avoir en effet une nouvelle plutôt favorable”, a déclaré mardi Carole Delga, secrétaire d’Etat au Commerce et à l’Artisanat, interrogée par Sud Radio sur les prochains chiffres. Chaque mois, le gouvernement connaît les chiffres de Pôle emploi la veille de leur publication.

Si les propos de Mme Delga se confirmaient, février serait le deuxième mois consécutif de baisse du chômage, une série jamais vue sous le mandat de François Hollande.

Fin janvier, Pôle emploi recensait en métropole 3,48 millions de demandeurs d’emplois sans activité sur ses listes, soit 19.100 de moins sur un mois (-0,5%). Sur le mois, la situation des jeunes s’était nettement améliorée (-1,4%), tandis que celle des seniors s’était stabilisée (+0,1%).

Mais la baisse de janvier avait été un peu gâchée par une forte hausse des demandeurs d’emploi exerçant une activité réduite (+2,1%) et par une nouvelle aggravation du chômage de longue durée (+0,7%).

Les chiffres de février, eux, sont d’autant plus sensibles qu’ils s’invitent entre les deux tours des départementales. Une hausse du chômage donnerait du grain à moudre à l’opposition alors que de bons chiffres réconforteraient la majorité, en mauvaise posture après avoir été éliminée d’un quart des cantons dès le premier tour.

Cette situation a un air de déjà-vu pour le gouvernement. Il y a un an quasiment jour pour jour, l’entre-deux tours des municipales avait été marqué par un bond du chômage (+31.500 en février 2014). Quatre jours plus tard, la gauche avait subi une cinglante défaite, perdant plus de 150 villes de plus de 9.000 habitants.

– ‘2015 meilleure que 2014’ –

D’élections en élections, le chômage reste l’un des angles d’attaque favoris de l’opposition.

Le président de l’UMP Nicolas Sarkozy a prédit “beaucoup plus de chômeurs” en France “à la fin 2015”. “Quand le chômage baissera, M. Hollande, c’est que vous serez parti”, avait-il déjà lancé début mars lors d’un meeting à Marseille.

Depuis l’élection de François Hollande, 558.400 chômeurs supplémentaires ont poussé la porte de Pôle emploi, après 783.300 sur l’ensemble du quinquennat de M. Sarkozy.

De son côté, le Front national prospère dans les territoires les plus ravagés par le chômage. Marine Le Pen espère remporter le Vaucluse et l’Aisne, deux des départements les plus touchés.

Mais malgré les échecs électoraux, l’exécutif exclut de changer de cap. “Il n’y aura pas de changement, ni de ligne ni de Premier ministre”, tranchait le président avant le premier tour.

“Il faut poursuivre une politique qui va donner des résultats”, a confirmé le Premier ministre Manuel Valls au lendemain du premier tour. Selon lui, le gouvernement est en train d’obtenir des “résultats” et le pays est sur “la voie du redressement économique”.

Il a toutefois concédé que “tant que nous n’avons pas un niveau de croissance suffisant, c’est-à-dire au-dessus de 1,5%, c’est difficile de faire baisser le chômage”.

Or, le gouvernement prévoit une croissance de 1% cette année. Mieux que les années précédentes, mais pas encore suffisant.

Le ministre du Travail François Rebsamen promet malgré tout “une année 2015 meilleure que 2014”, avec “une stabilisation, voire une baisse du chômage” à la fin de l’année.