Petrofac est à son quinzième jour d’arrêt et est dans l’impossibilité de distribuer le gaz naturel à Sfax. Au vu et au su des forces de l’ordre, des «rebelles et des terroristes économiques» -il faut appeler les choses par leur nom- ont bravé toutes les limites, ont envahi l’usine de la société pétrolière et y ont installé leur tente empêchant ses employés de travailler et stoppant net les activités de l’unité de production.
Pendant ce temps, les contribuables tunisiens payent le gaz acquis auprès des Algériens 3 fois le prix parce que hors contrat. «Oui nous refusons de payer des salaires à des chômeurs ou à des fonctionnaires de l’Etat qui travaillent à la STEG, au ministère des Finances et dans des hôpitaux publics parce que, quoiqu’en on dise, il y en a beaucoup parmi les protestataires qui perçoivent des salaires que nous versons nous-mêmes au gouvernorat et qui occupent des fonctions dans l’administration publique», a déclaré Imed Derouiche, PDG de Petrofac.
Cela faisait des années que les responsables de Petrofac versaient près de 880.000 dinars au gouvernorat de Sfax pour payer les ouvriers des sociétés de l’environnement, lesquels se la coulaient douce sans que l’environnement ne bénéficie de leurs attentions: «Il y a deux ans, nous avons prévenu les autorités publiques que nous n’acceptions plus de rémunérer des personnes qui n’assurent pas leur charge de travail. Pour nous, il ne s’agit nullement d’éliminer le fonds mais plutôt de revoir les mécanismes de son fonctionnement».
En effet, il s’agissait de repenser le fonds dans le sens de financer des projets qui marchent. Des entreprises où l’on rétribue des salariés pour le travail qu’ils produisent et non des personnes payées pour ne rien faire.
Depuis le 14 janvier 2011 et prenant pour prétexte la précarité de certaines couches sociales, nous assistons à un racket institutionnalisé et presqu’officialisé des grandes sociétés, qu’il s’agisse de celles nationales comme la CPG ou encore des entreprises internationales à l’instar de British Gas, ou de Petrofac sans oublier ENI, Aerolia et d’autres.
Et dans tout cela, il n’y a pas d’Etat, les sit-inneurs à l’usine de Petrofac -«inactifs salariés»-, s’y sont installés sans être inquiétés par qui que ce soit. Le gouverneur de Sfax est inscrit aux abonnés absents, le parquet censé veiller aux intérêts de l’Etat n’a pas bougé le petit doigt et, entre temps, la firme perd chaque jour 200.000 dollars. Ce qui s’élève aujourd’hui à 3 millions de dollars et près de 6 millions de dinars tunisiens.
En décembre 2013, Néjib Mrabet, à l’époque PDG de la CPG, indiquait, lors d’une séance d’audition auprès de la Commission de lutte contre la corruption et la malversation, à l’ANC, que les ouvriers de l’environnement relevant de la Compagnie des Phosphates de Gafsa (CPG), dont le nombre avoisine les 7.400 ouvriers, perçoivent des salaires sans travailler. Ce n’est pas de la spoliation des biens publics?
Elle est belle la révolution! Surtout en l’absence de toute expression de l’autorité de l’Etat! Et on veut que l’on vienne investir en Tunisie!