à Dublin, le 15 octobre 2013 (Photo : Peter Muhly) |
[25/03/2015 15:48:35] Londres (AFP) Le FMI a donné mercredi un clair satisfecit à l’Irlande, félicitée pour sa vigoureuse reprise économique et l’amélioration de ses finances moins de cinq ans après avoir failli sombrer dans la crise bancaire, au moment où la Grèce se débat au contraire avec ses créanciers.
Comme la Grèce, l’Irlande est membre de la zone euro et a été contrainte d’accepter un plan d’aide international pour sauver ses finances en état de déliquescence. Mais contrairement à Athènes, qui fait l’objet de remontrances de ses créanciers et tente de négocier des conditions plus accommodantes avec les Européens, Dublin accumule les bons points.
“Les administrateurs (du FMI) saluent la robuste reprise économique, le déclin du chômage et le meilleur équilibre des finances” de l’Irlande, a expliqué dans un communiqué le Fonds monétaire international (FMI) à l’issue d’une visite de plusieurs de ses responsables dans le pays.
Redevenu champion d’Europe de la croissance, l’ex tigre-celtique a enregistré une vigoureuse progression de son produit intérieur brut de 4,8% en 2014, avant une augmentation de 3,5% prévue cette année par le FMI. Son taux de chômage diminue régulièrement depuis trois ans, bien qu’il soit encore très légèrement au-dessus de la barre des 10% (10,1% en février).
Sur le plan budgétaire, l’Irlande est officiellement sortie du plan d’aide international en décembre 2013 et d’une austérité budgétaire de six ans en octobre dernier. Le pays a déjà remboursé, pour une bonne part par anticipation, 81% des quelque 22,5 milliards d’euros prêtés par le FMI. Fort d’une crédibilité retrouvée, Dublin est désormais capable de trouver de meilleures conditions de prêts sur le marché.
Jeudi dernier, le pays a même emprunté, pour la première fois, des fonds à un taux annuel négatif (-0,01%) pour une échéance de six mois. Cela signifie que les prêteurs qui ont investi dans ces bons ont accepté de payer une somme, modique certes, aux autorités irlandaises pour leur prêter de l’argent.
Le FMI a souligné toutefois que si la priorité des autorités irlandaises devait être “de maintenir une croissance solide”, Dublin devait aussi “s’occuper des problèmes en suspens dans les secteurs bancaires et immobiliers” à l’origine de ses difficultés financières il y a une demi-douzaine d’années.
Après la crise financière internationale, le pays s’était lourdement endetté pour sauver son secteur bancaire, alors menacé de faillite par l’explosion d’une bulle immobilière. L’Irlande avait reçu à l’époque une aide conjointe de l’Union européenne (UE) et du FMI portant sur 85 milliards d’euros.